Sommaire du journal N°144 - Janvier/Février 2017

Chers lecteurs,
 
Le souvenir douloureux de la tempête Xynthia du 28 février 2010 reste ancré dans tous les esprits. Sept ans après, on commence les travaux à Boyardville pour lutter contre une éventuelle nouvelle submersion. A la Perrotine également des travaux de protection sont prévus dans le courant de l’année. Ils coûteront en tout 9,5 millions d’euros ! 
Ces travaux ne peuvent faire oublier la prévention nécessaire. La préfecture rappelle aux élus que toutes les communes de l’île sont soumises – comme quelque 340 communes en France – au «plan de prévention des risques littoraux» et insiste sur la nécessité d’appliquer strictement la loi Littoral votée il y a 30 ans. On sait que le principal article de cette loi interdit toute construction dans la bande des 100 mètres à partir du rivage. C’est au nom de cette loi que Grégory Gendre, le maire de Dolus, interdit toute nouvelle construction «sur la bande côtière entre la route et la plage depuis la Perroche jusqu’à la passe de l’Ecuissière». De la même façon, le maire de Saint-Denis, Jean-Michel Massé, a refusé un permis de construire à un particulier, boulevard de l’Océan. Celui-ci a contesté ce refus devant le tribunal administratif de Poitiers dont on attend le verdict.
Le rappel du préfet intervient au moment où le Parlement discute de la nouvelle loi Littoral proposée par la députée du Médoc, Pascale Got. Celle-ci a sur son territoire deux exemples devenus célèbres : l’immeuble Le Signal à Soulac et le recul du trait de côte à Lacanau-Océan. A Soulac, les 70 copropriétaires du Signal qui ont été interdits d’occuper leur immeuble, qui se trouve à 20 mètres des flots, demandent – en vain jusqu’à aujourd’hui – une indemnisation qui soit à la hauteur de leur préjudice. 
A Lacanau-Océan, les tempêtes de l’hiver 2013-2014 ont fait reculer, en quelques jours, le trait de côte de 20 m à 30 m alors qu’on ne prévoyait ce recul que pour 2040 !
A l’Assemblée nationale, la députée a cité les dernièes études du BRGM qui prévoit, à l’horizon 2050, un recul de 50 mètres sur la côte sableuse de l’océan Atlantique et de 27 mètres sur les falaises.
Il va donc falloir s’adapter et envisager des replis stratégiques face à l’océan. La commune de Lacanau, aidée par le GIP littoral aquitain, qui en a fait une zone test, a chiffré le coût de la «stratégie locale de gestion de la bande côtière» pour la période 2016-2018 à 2,2 millions d’euros. L’argent vient principalement de l’Europe, en premier lieu, de l’Etat et de la Région mais il reste quand même quatre millions à la charge de la commune...
De leur côté, les élus oléronais ne restent pas inactifs. La CdC vient de lancer un important chantier de défense «douce» de la côte à Domino, aux Placelles à Saint-Pierre et au nord de La Cotinière. 
2 800 mètres de ganivelles sont installées par l’ONF. Un réensablement de 4 500 m3 a été nécessaire aux Placelles pour élargir une dune fragilisée sur 140 mètres.
Ces chantiers ont été chiffrés à 144 000 euros, l’Etat et le Département de la Charente-Maritime apportant en tout 100 000 euros.
 
Claude Fouchier

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