Fort Boyard, la plus oléronaise des bières belges
Installés depuis 2014 à Dolus, Chantal et Hedwig Beernaert proposent sept bières Fort Boyard ! Blonde, brune, ambrée, au melon et au pineau, aux pruneaux ou encore au miel...
Si le fort Boyard est visible de loin, il faut avoir un bon GPS pour déguster la bière qui porte son nom ! C’est dans la zone de la Jarrie 4, derrière la jardinerie, que s’est implantée, il y a près de trois ans, la brasserie Fort Boyard. Gustave, un gros matou noir et blanc au regard malicieux et avide de caresses, accueille le client. Puis Chantal et Hedwig Beernaert prennent, très souriants, le relais. Hedwig a cet accent belge si reconnaissable et pas la peine de trop le pousser pour qu’il raconte la belle histoire de cette bière brassée sur l’île. Originaire de Belgique, c’est par le biais de sa fille Christel, installée à Saint-Denis-d’Oléron avec ses quatre enfants et son mari, qu’Hedwig a découvert l’île. Hôtelier depuis près de 20 ans, Hedwig est tombé amoureux de l’île et de ses paysages à tel point qu’il a l’idée de reconstituer le célèbre fort Boyard dans le réfectoire de la maison de retraite qu’il gère en Belgique. Vient ensuie l’idée de créer une bière. «J’avais déjà créé une recette de bière qui portait le nom d’un peintre célèbre. Puis j’ai gardé la recette mais je lui ai donné le nom du fort, car cela n’existait pas encore.» Elle est alors uniquement commercialisée en Belgique. En 2009, alors que Chantal Mocquais est entrée dans sa vie après son veuvage, il s’installe sur l’île et commence à y vendre sa bière, qui à l’époque était toujours brassée en Belgique. Elle le sera ensuite à Rochefort. En 2014, ils s’installent sur la zone de la Jarrie 4 et aménagent le bâtiment où se fait la fabrication. «Notre bière est brassée sur place et nous la vendons ici aussi.» La collection de bières s’étoffe alors. Sept bières Fort Boyard sont maintenant commercialisées dans les grandes surfaces, les caves, les boutiques… 80% de la production est vendue sur l’île. Outre la blonde Fort Boyard du départ on trouve une blanche, une ambrée, une brune avec des pruneaux d’Agen, une blonde au melon et pineau. Mais aussi la Demoiselle, une bière blonde au miel et la Cotinarde, une bière blanche. «Ce sont des bières de dégustation qui continuent de fermenter en bouteille. Nous ne nous contentons pas d’avoir une base et de rajouter des ingrédients. Chaque bière a sa propre recette et son goût unique. Les produits rajoutés sont naturels. Nous avons acheté une demi-tonne de melons charentais que nous avons congelés puis incorporés à la recette, même chose pour les pruneaux d’Agen. Notre pineau a trois ans et le miel est français.» Et le succès ne se fait pas attendre... un peu trop même. «A partir de janvier, explique Chantal, nous allons employer une personne. Nous n’arrivons plus à suivre et à répondre à la demande. Actuellement, nous produisons 455 hectolitres et ce n’est plus suffisant. Cet été, nous n’avons pas pu approvisionner un certain nombre de points de vente.» Huit nouvelles cuves de 2 000 hectolitres ont été commandées pour monter la production jusqu’à 1 500 hectolitres. «La bière doit rester un minimum de cinq semaines dans les cuves d’où la nécessité d’en avoir plus si nous ne voulons pas être en rupture. L’autre problème qui va alors se poser est celui de la place. Ici, nous sommes un peu à l’étroit et avec les nouvelles cuves…» C’est pourquoi le couple réfléchit à s’installer ailleurs sur la commune dans un bâtiment plus grand, plus adapté aux différentes étapes de la fabrication et à la commercialisation.
Ici, ils sont certes à l’étroit mais l’ambiance y est chaleureuse avec le gros matou, imperturbable. Et les habitués ne s’y trompent pas car les vendredis soirs, à partir de Pâques, des dégustations avec visite de la brasserie sont organisées.