Sommaire du journal N°114 - Janvier/Février 2012

 

Chers lecteurs,

Le drame qui a coûté la vie à deux jeunes Oléronais l’été dernier, victimes de conducteurs sous l’emprise de l’alcool et de stupéfiants, outre l’émotion légitime qu’il a provoqué dans l’île, pose des questions auxquelles l’Etat, garant de la sécurité des citoyens, n’apporte guère de réponse convaincante. Si on ne peut que se féliciter qu’il y ait de moins en moins de morts sur les routes d’année en année, il faut regarder les statistiques d’un peu plus près. La vitesse n’est en cause que dans 15 % des accidents mortels. En revanche 43 % de ces accidents sont dus à l’alcool et aux stupéfiants. Ce n’est donc pas le «cinéma» fait autour des radars fixes, mobiles ou pédagogiques qui réduit prioritairement les accidents graves. Et s’ils ont démontré leur utilité en certains endroits «accidentogènes», ils participent plutôt – quand on constate que la plupart des contraventions touchent des dépassements de 5 km à 10 km – au «racket» financier de l’automobiliste dénoncé par le sénateur UMP de la Vienne, Alain Fouché. Il est évident que les contrôles d’alcoolémie et de stupéfiants devraient être plus nombreux et qu’il faudrait davantage de policiers et de gendarmes sur les routes pour effectuer des contrôles. Le problème est qu’on les affecte à d’autres tâches. Quand on voit, par exemple, que 800 policiers et gendarmes sont mobilisés, ces jours-ci dans la région, pour un déplacement de deux heures du président de la République au Futuroscope de Poitiers, les bras vous en tombent ! D’autant plus que ce déploiement de forces n’est pas seulement destiné à garantir la sécurité du président mais surtout à contenir des manifestants éventuels qui pollueraient l’image à la télévision... Le bon sens – et seulement le bon sens – commanderait d’autres priorités pour les forces de l’ordre.

L’obstination des élus et médecins oléronais a payé. Il y aura bien, après les atermoiements de l’Agence régionale de santé, une permanence de soins d’urgence sur l’île à partir de l’été prochain. On sait que beaucoup de régions rurales deviennent des déserts médicaux parce que les jeunes médecins préfèrent poser leur plaque sur la Côte d’Azur ou à Paris et dans les grandes villes. En l’absence de l’incitation de l’Etat – voire d’une obligation pour les jeunes médecins de s’installer à la campagne en leur rappelant que leurs études médicales, si elles sont longues, sont payées par la collectivité nationale –, de nombreuses collectivités locales et régionales sont ainsi contraintes de faire appel à des médecins étrangers.

L’attrait de l’île d’Oléron serait, lui aussi, faible aux yeux des jeunes médecins s’il n’était tempéré par l’afflux de touristes et de résidents secondaires l’été et peut-être aussi par la beauté de son paysage... Toujours est-il que cette structure de permanence de soins est une réponse indispensable.

Toute l’équipe du journal se joint à moi pour vous souhaiter un bonne année.

Claude Fouchier

 

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