Des radars fixes et pédagogiques sur l’île

Il a manqué peu de choses pour que le premier forum de la sécurité routière, organisé par la préfecture, le 2 décembre à Saint-Pierre, soit une réussite. Peut-être un peu plus de communication et d’informations auprès de la presse et envoyer les invitations plus tôt que la veille ? Peut-être sensibiliser un peu plus les écoles et les collèges pour que les jeunes puissent participer aux ateliers pédagogiques mis en place ? Peut-être un peu plus d’humanité et moins de chiffres et graphiques ? Peut-être un peu plus de décence en évitant de se satisfaire des chiffres à la baisse de la mortalité ? Ce premier forum sur la sécurité routière, censé permettre d’échanger et comprendre le rôle de chaque acteur dans la sécurité routière, comme l’a souligné Béatrice Abovillier, préfet de la Charente-maritime, a été décevant.

Consacré à la lutte contre l’insécurité routière, il a permis de faire le point sur le bilan de l’accidentologie au niveau départemental et sur l’île d’Oléron plus précisément. Ainsi, au niveau du département, si l’on prend en compte les dix premiers mois de 2011, tous les chiffres sont à la baisse. La plus significative concerne le nombre de tués qui chute de 23% par rapport à 2010. Sur l’île d’Oléron, entre 2008 et 2011, de nombreux accidents mortels ont eu lieu. Au total, 29 personnes sont décédées dont 10 en 2008, quatre en 2009, 12 en 2010 et trois en 2011. Des chiffres à la baisse, même si, comme le soulignera Patrick Moquay, maire de Saint-Pierre, «un mort sur la route est un mort de trop». Contrairement à la tendance départementale où les jeunes de 15 à 24 ans sont largement sur-représentés (34% des morts pour 2011), l’île d’Oléron est plutôt marquée par une mortalité routière touchant les 35/55 ans et les plus de 65 ans. Les utilisateurs de deux-roues sont plus touchés dans les accidents mortels survenus sur Oléron. Des accidents mortels majoritairement causés par l’abus d’alcool et de stupéfiants, et cela dans 42% des cas. Les pertes de contrôle concernent 15% des accidents et le refus de priorité 12%. La vitesse n’est en cause que dans 15% des accidents. Lors de ce forum, les services de la préfecture ont donc expliqué que l’alcool et les stupéfiants étaient responsables de la plupart des accidents mortels sur l’île. Et quelle solution préconisent-ils pour venir à bout de ces deux fléaux ? La mise en place de radars sanctionnant le dépassement de vitesse ! Ainsi donc dans le courant de l’année, des radars devraient être installés sur l’île. Deux radars de contrôle sanction automatisé (CSA) pourraient être mis en service, un à Dolus-d’Oléron et l’autre à Saint-Georges-d’Oléron. Deux radars pédagogiques seront également implantés dans ces même communes. Ces propositions doivent être validées par le conseil départemental de la sécurité routière et par le ministère.

Et si, au final, ce premier forum sur la sécurité routière n’avait été qu’un grande campagne de promotion pour «vendre» l’installation de radars sur l’île d’Oléron ? Au total sept forums sont prévus au niveau de chaque arrondissement du département où 17 sites potentiels ont été retenus pour l’implantation de radars fixes et pédagogiques. 

Photo : Un radar fixe devrait être implanté à proximité de l’endroit où, le 15 août dernier, Nathan et Quentin Delaurent ont été tués.