Blockhaus et tobroucks bientôt démolis

Au printemps dernier, la plage de Vertbois était débarrassée d’un des deux blockhaus construits lors de la dernière guerre mondiale (JdP n° 110 et 111). Si la plupart de ces ouvrages militaires répartis le long de la côte Atlantique sont en bon état et ne présentent pas de danger pour le public, il n’en est pas de même pour ceux de Dolus. «Les nôtres, commente Jean-Jacques Bazerbes, le maire, ont été secoués par les nombreuses tempêtes mais ont aussi été utilisés, après guerre, pour faire exploser des munitions et des bombes. Cela a fragilisé les structures qui se disloquent.»

De plus, la tempête Xynthia du 28 février 2010 a provoqué un recul important du trait de côte dans cette zone et les ouvrages se sont trouvés en partie sur la plage. «Il est à craindre que les tempêtes hivernales ne disloquent un peu plus le blockhaus restant et en aggravent donc la dangerosité. De plus, l’été, comme il est sur la plage il cache la visibilité aux sauveteurs.» Autant de raisons qui ont conduit la commune à demander à l’Office national des forêts et à la communauté de communes la démolition de ce vestige militaire. Parallèlement, sur la plage de la Giraudière, à Grand-Village, Xynthia a mis à jour deux tobroucks – petits blockhaus munis sur le dessus d’une ouverture permettant un champ de tir de 360° –  qui aujourd’hui sont particulièrement dangereux dans la zone de baignade. Là encore, il est donc nécessaire de les démolir. Ces travaux, sous maîtrise d’œuvre de l’ONF, pourront être réalisés  avant la saison estivale espèrent les élus. Préalablement aux travaux, les sites seront inspectés par le service de déminage de la préfecture. Durant les travaux, une équipe sera à disposition en cas de découverte d’engins explosifs. Ces travaux sont chiffrés à 80 500 € (62 100 € pour le blockhaus et 18 400 € pour les deux tobroucks). Les communes de Dolus et de Grand-Village participeront, pour leurs ouvrages respectifs, à hauteur de 25 %. Le Conseil général participera à 25 % du montant global de l’opération, 20 % pour la CdC et 30 % pour l’ONF.

Ce dossier a fait l’objet de commentaires lors du dernier conseil communautaire où les élus devaient voter leur participation de l’ordre de 16 100 €. Jim Roumegous, adjoint au Château, absent, s’est fendu d’un courrier auprès de ses collègues élus dénonçant cette démolition au nom de l’histoire. Il estime qu’il est préférable d’utiliser l’argent pour des actions sociales. De plus, il réfute l’argument de la sécurité estimant qu’alors il est nécessaire de se pencher sur le dossier de l’ancien embarcadère du bac. Lors du bureau communautaire où ce dossier a été étudié, certains élus se sont abstenus. Or, pendant le conseil communautaire, beaucoup sont revenus sur leur réserve en votant pour cette démolition. La sécurité ne pouvant être écartée au profit de l’histoire d’autant que, comme l’a souligné Jean-Jacques Bazerbes, «ce blockhaus n’est pas une œuvre d’art». Les élus ont rappelé que le cas de l’embarcadère du bac n’est pas comparable puisqu’il ne s’agit pas d’une plage fréquentée par des enfants. La participation financière de la communauté de communes a finalement été votée avec deux voix contre et trois abstentions.

Etes-vous pour ou contre la destruction des dernières traces de la Seconde guerre mondiale sur les plages de Grand-Village et de Dolus (tobroucks et blockhaus) ?