Sommaire du journal N°122 - Mai/Juin 2013
Chers lecteurs,
Il n’y a pas si longtemps, au début de la crise économique, on a montré du doigt les collectivités locales et territoriales accusées d’avoir dépensé sans compter pendant des décennies. Il est vrai qu’on a assisté à des investissements parfois pharaoniques : constructions d’hôtels de Département et de Région luxueux, aménagements somptueux, dépenses de communication dispendieuses, augmentation massive des personnels, création de centres aquatiques à quelques mètres des plages, etc. Mais les robinets des subventions et des prêts bancaires aujourd’hui taris, l’Etat leur coupant en outre une partie des vivres, les collectivités ont très vite réagi et adopté une politique plus vertueuse en revenant à une gestion plus rigoureuse, au contraire de l’Etat, toujours prompt à inventer des recettes sur le dos du contribuable mais difficilement capable de faire des économies sur son propre fonctionnement.
C’est ainsi que la plupart des communes diffèrent aujourd’hui les investissements trop lourds, tout en évitant d’augmenter les impôts locaux. Seuls, les travaux de voirie sont préservés. Il faut bien dire que la perspective des élections municipales l’an prochain n’est pas totalement étrangère à ces choix...
Evidemment tout cela a une conséquence : celle de ralentir un peu plus l’économie qui dépend pour une grande partie des investissements des collectivités.
La polémique sur la baie de la Maleconche rebondit. Cette fois, il ne s’agit plus seulement des fliières ostrèicoles mais bien plus généralement du schéma de développement des activités aquacoles marines qui entend concilier le développement de l’aquaculture – dont la conchyliculture – avec les autres activités littorales. Les plaisanciers sont vent debout contre ce schéma qui va, disent-ils, leur «confisquer» 14 000 hectares de mer au large d’Oléron, Ré et La Rochelle. Les ostréiculteurs arguent, eux, qu’il résulte d’une volonté européenne appliquée au plan national. «On ne peut continuer à acheter une large partie des poissons et des coquillages à l’étranger», souligne Gérard Viaud, le président de la section régionale conchylicole Marennes-Oléron.
Il s’agit donc là de deux logiques économiques qui s’affrontent : celle du développement de la production locale de poissons et de coquillages permettant d’éviter des importations et celle du tourisme pour lequel la navigation de plaisance est un élément important.
Ces deux économies productives sont-elles conciliables ? L’Etat le pense – ou le souhaite. En tout cas, il a tranché puisque le préfet de région a validé le projet.
Les plaisanciers, qui ont déposé un recours gracieux sans résultat, se dirigent maintenant tout droit vers le tribunal administratif.
Claude Fouchier
Jardin
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