Vélodrome - «Nous demandons l’application des décisions des tribunaux»
Nouveau rebondissement dans le projet de construction du vélodrome : le Pédal club oléronais exige que la mairie lui verse le remboursement des astreintes, soit 44 700 €.
«Cela fait six ans que ça dure», soupire Etienne Dumoulin, du Pédal club oléronais. Six ans que la mairie de Saint-Pierre et le club tentent, en vain, de s’entendre sur la construction du nouveau vélodrome. Pourtant, le 11 avril dernier, s’est tenue une réunion «constructive», selon les propos du maire, Patrick Moquay. «On est dans le chaud et le froid alternés, mais ça fait un an que nous sommes, en principe, d’accord sur les bases d’un avenant. Lors de cette réunion, nous avons évoqué plusieurs points qui font débat. Tout d’abord la question du délai. Ils souhaitent que le projet soit réalisé en quinze mois, mais c’est matériellement impossible, on l’estime à trente mois. Ensuite nous avons parlé de la longueur de la piste, qui passerait de 250 à 200 mètres car nous n’avons pas la place nécessaire sur le site de l’Oumière. Enfin, nous souhaitons qu’ils renoncent aux bénéfices des astreintes afin d’avoir la possibilité de les accompagner financièrement. Ce 11 avril, ils avaient l’air plutôt d’accord pour y renoncer», explique le premier magistrat. Mais début juin, les cyclistes ont rejeté en bloc les propositions de la mairie. Dans la foulée, Jean-Paul Tourniquet, le président du Pédal club, a donné sa démission. C’est Etienne Dumoulin qui assure la présidence par intérim. «Il semblerait que Jean-Paul Tourniquet ait entamé des négociations avec la mairie sur la base de ses opinions personnelles, sans obtenir l’aval du conseil d’administration. Nous pensons qu’il a fait preuve d’une certaine complaisance avec la municipalité.» Car à l’origine, le Pédal club défend un projet sur le site de l’Oumière, comprenant un anneau cycliste de 250 mètres, des vestiaires, un club house et des rangements. Une opération dont le coût s’élève à 2,4 M €. L’ancien président aurait accepté de revenir sur certaines de ces exigences. Il y a un an, élus et membres du club auraient trouvé un compromis avec une version allégée du projet : un anneau cycliste réduit à 200 mètres, sans équipements complémentaires, qui coûterait 1 M€. «Visiblement le maire ne veut pas dépenser plus d’un million d’euros. Nous lui reprochons de ne pas avoir de plan de financement car il n’a demandé aucune subvention», précise Etienne Dumoulin. Aujourd’hui, le Pédal club joue la carte de l’attaque financière. La commune a été condamnée par la cour d’appel de Poitiers «à deux types d’astreintes. La première série correspond à 200 € par jour d’astreinte, soit 44 700 €, que nous allons réclamer. En revanche, nous nous sommes engagés par écrit à ne pas toucher les bénéfices de la seconde série d’astreintes, qui s’élèvent à 500 € par jour jusqu’à la construction du nouveau vélodrome. Nous en demanderons la liquidation dès que l’équipement sera achevé. Nous ne sommes pas là pour nous enrichir », souligne le président par intérim. Le conseil d’administration du club tape du poing sur la table et exige désormais les 44 700 €. «Nous demandons l’application des décisions des tribunaux, car je tiens à préciser que jusqu’ici rien ne nous a été versé. Moi quand j’ai une amende, je la paie ! Notre avocat va engager une procédure d’injonction de payer», poursuit-il.
«Le Pédal club oléronais refuse nos propositions d’accord, ils vont engager la procédure pour que la commune paye les astreintes. Je vous affirme que je ne mettrai pas de la bonne volonté pour les payer. J’éprouve un sentiment de déception et d’incompréhension. Je me demande vraiment si l’objectif du Pédal club est d’avoir un équipement sportif ou bien d’avoir de l’argent. Nous avons fait beaucoup de propositions mais visiblement ils ne font pas preuve de bonne volonté», commente Patrick Moquay.
Mars/Avril 2024
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