Saint-Pierre-d'Oléron - N°121 - Mars/Avril 2013

Recours contre le projet immobilier de la Limonaderie

 

La Société de protection des paysages de l’île d’Oléron et l’Association de protection du quartier du docteur Delteil et quartiers environnants ont déposé un recours, début janvier, contre le projet immobilier d’une quarantaine de logements situés au cœur de la commune. 

Le 10 janvier dernier, la Société de protection des paysages de l’île d’Oléron et l’Association de protection du quartier du docteur Delteil et quartiers environnants ont déposé deux recours contre le projet immobilier dit de la Limonaderie, au cœur de la commune (JdP n° 120). Et justement, c’est bien la situation géographique de ce programme d’une quarantaine de logements qui pose problème. «Ces constructions, quatre grands bâtiments dont certains à deux étages, souligne Monique Vidalenc, présidente de la SPPIO, sont inacceptables à différents titres. Ce secteur est le centre historique de la commune avec des petites maisons basses desservies par des petites venelles. Nous sommes à 100 mètres de la lanterne des morts, à 30 mètres de la maison des Aïeules et à 60 mètres de l’église, toutes protégées. Les voies de desserte ne sont pas appropriées pour un tel aménagement.» 

De plus, la Société de protection des paysages de l’île d’Oléron estime que les stationnements ne sont pas prévus, le promoteur préférant alors payer à la commune les indemnités prévues en cas de non-réalisation de places de parking. Enfin, la SPPIO a, par le passé, intenté un recours contre les constructions en R+2 dans le cadre du plan local d’urbanisme. Aujourd’hui, l’association s’appuie sur les conclusions du commissaire-enquêteur lors de l’enquête publique concernant ce PLU qui estimait que «la densification ne pouvait se faire au détriment du patrimoine historique et de son environnement».

«Cela ne nous convient pas, reprend la présidente de la SPPIO, de voir se développer un tel programme d’autant que dans son projet d’aménagement et de développement durable, la commune préconisait la réalisation de 60 logements par an. Depuis le début de l’année, entre ce projet et ceux de la Cogim nous sommes à près de 200 logements prévus. A notre sens, l’urbanisation est bien trop galopante.»

Du côté de l’Association de protection du quartier du docteur Delteil, créée en juillet dernier, les arguments sont les mêmes. «Nous n’avons pas voulu faire de recours gracieux, souligne M. Simon, membre de l’association, car nous savions que cela ne servirait à rien, le maire étant très favorable au projet. Il n’était alors pas nécessaire de perdre du temps. Notre premier argument très objectif contre cet ensemble immobilier est l’inaccessibilité. Le reste étant évidemment plus subjectif puisque la mairie peut décider, avec le plan local d’urbanisme, de modifier quand elle veut et comme elle veut les règles d’urbanisme en vigueur. Il n’empêche, cet endroit ne peut accueillir une soixantaine de voitures supplémentaires. La municipalité a beau nous dire qu’en construisant au cœur de la commune, les personnes n’utiliseront pas leur voiture et déambuleront à pied, nous n’y croyons pas. Plusieurs fois par jour, les futurs habitants utiliseront leur voiture. La portion de route est trop étroite et le surplus de circulation peut mettre en danger la sécurité des personnes et notamment celle des enfants qui se rendent à l’école située à proximité. Même la Prévention routière que nous avons sollicitée pour un avis ne trouve pas cela normal. Ce terrain est bien pour trois à quatre maisons supplémentaires pas pour une cité.»

De son côté la municipalité admet ne pas être surprise par ce recours. «Il était prévisible, commente Patrick Moquay, le maire. Le modificatif au permis de construire que j’ai demandé au promoteur visait à répondre à certains griefs des riverains. Il consolidera le dossier, mais ne satisfera pas ceux qui sont opposés au principe de cette opération immobilière, qui est, pour moi, conforme à la stratégie définie dans le PLU, à savoir l’arrêt de l’extension urbaine pour la densification du centre-bourg. La densification dont il s’agit n’est pas différente de la densité des quartiers anciens traditionnels. Il faut abandonner le modèle des lotissements pavillonnaires, trop gourmands en espaces et coûteux en réseaux.»

 

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