Maison heureuse et Boyardville : un aménagement d’ensemble espéré
La société Akera est plus décidée que jamais à réaliser la reconversion de Maison heureuse en centre de soins et de rééducation fonctionnelle. Il a demandé à la mairie d’imaginer un aménagement global du bourg.
Le 10 juin dernier, la société Akera, porteuse du projet de reconversion de Maison heureuse en un centre de soins de suite et de rééducation fonctionnelle, était réunie avec la municipalité pour définir le calendrier de la procédure de déclaration générale de ce projet. Lors de cette réunion, Philippe Halaunbrenner, un des coassociés, a semblé remettre en cause la faisabilité du projet. A tel point que, lors du conseil municipal du 25 juin, le maire, Eric Proust, a jugé utile de transmettre un message émanant de Jean-François Kerlo, président d’Akéra, qui a souligné que «leur motivation pour le succès de ce projet est toujours aussi grande». Une mise au point qui, sur le coup, n’a pas rassuré Gérard Delsuc, conseiller municipal de l’opposition, qui n’a eu de cesse de dénoncer ce projet «à partir du moment où il ne s’inscrit pas dans une démarche globale de réaménagement de Boyardville. Et c’est dommage. Il faut, en effet, sauver Maison heureuse mais cela doit s’inscrire dans une vue d’ensemble. Ce village a besoin d’une stratégie cohérente et surtout d’un vrai projet et d’une vision d’avenir.»
Il semblerait que Philippe Halaunbrenner soit exactement sur la même longueur d’ondes. «Lors de cette réunion du 10 juin dernier, je n’ai pas remis en cause notre participation au projet de reconversion de Maison heureuse, bien au contraire. J’ai juste demandé à la mairie de faire un effort pour proposer un projet d’aménagement pour Boyardville. Il est difficile, en effet, d’investir des millions à Maison heureuse sans imaginer une refonte du bourg. Sinon, il sera compliqué de faire venir des investisseurs. C’est tout ce que j’ai dit.» A priori, il a été entendu par le maire — que nous n’avons pas réussi à joindre malgré nos relances — qui aurait mis en place, cet été, un comité de pilotage pour l’avenir de Boyardville.
Parallèlement, le travail de longue haleine entrepris par la société Akera commence à porter ses fruits. En effet, l’architecte des Bâtiments de France a apporté des précisions concernant le projet architectural. «Avec ces nouvelles données, notre architecte va peaufiner nos plans.» De plus, la modification du plan local d’urbanisme, indispensable pour modifier l’intitulé du zonage, est en cours. Suivra, d’ici la fin du mois d’octobre, le passage, tant attendu et si souvent annoncé, devant l’Agence régionale de santé (ARS) pour défendre «le projet médical et obtenir l’agrément pour les lits, reprend le promoteur. Certes, c’est long et surtout compliqué mais avant d’aller défendre notre projet devant l’ARS, nous devions être certains que notre projet architectural soit validé et qu’il soit possible de faire ce type d’aménagement et donc modifier le plan local d’urbanisme.» 86 lits en pension complète et 5 lits en ambulatoire sont prévus. «Outre l’aspect médical, cette reconversion est très structurante pour notre territoire car non seulement nous allons investir plus de 10 millions d’euros pour réhabiliter les lieux mais aussi nous allons créer 80 emplois équivalents temps plein et nous allons générer des emplois indirects.» Alors que la modification du PLU pourrait intervenir d’ici le début de l’année prochaine, les promoteurs espèrent que le permis de construire soit délivré à la fin 2016 pour un début des travaux en 2017 et une ouverture fin 2018, début 2019. «Le projet est suffisamment intéressant pour le village et l’île d’Oléron pour qu’il n’y ait pas d’obstacles à sa réalisation.»