Livres

Mythique Damien

Ils étaient deux à tenter une aventure folle dans les années 1970 : effectuer un tour du monde à bord d’un petit voilier de 10 m, Damien. Jérôme Poncet et Gérard Janichon, alors copains d’école à Grenoble mais navigateurs inexpérimentés, décident à 17 ans d’aller parcourir le monde. Ils quittent le port de La Rochelle en mai 1969 et y reviennent en 1973 après un périple de 55 000 milles qui les emmène vers l’Artique, l’Amazone, le Cap Horn, les Tropiques… Et bien sûr tout ne se passe pas comme prévu mais souvent malmené, chaviré lors d’un ouragan, démâté près de la Géorgie du Sud (à plus de 1 000 milles du cap Horn), chahuté par les glaces et les coups du sort, Damien, avec son équipage, tient bon. Il accumule les grandes première pour une telle embarcation et crée ainsi sa légende.

Ce récit, raconté par Gérard Janichon et magnifiquement illustré par Vincent, évoque également l’odyssée poétique et humaniste au fil des rencontres avec les éléments et les populations.

Une bande dessinée magnifiquement réalisée qui relate une aventure incroyable et passionnante.

Damien – L’empreinte du vent, Gérard Janichon et Vincent, éd. Vents d’Ouest, 168 pages, 25 €

À bord d’un voilier

Original, ce petit livre de navigation ! À la fois livre de bord, carnet de voyage et recueil de choses vues et vécues. L’auteur, Laetitia Ayrault, qui est une vraie artiste (illustratrice, autrice, photographe, musicienne), partage ici la découverte de la navigation à travers un livre qui se lit comme un roman graphique. C’est sans prétention et agréable à lire. L’auteur pose les bases de la navigation avec son point de vue artistique et c’est très réussi. On y trouve les explications qui permettent de détailler un voilier, manipuler le gréement, comprendre la météo, manœuvrer et vivre sur un bateau.

Manuel décomplexé de navigation, Laetitia Ayrault, éd. Glénat, 96 pages, 18 €

Surfer en Europe

L’auteure de ce livre, Verena Tölle, une Allemande fan de surf, a décidé de répertorier les plus beaux spots de surf d’Europe, et les surfs camps qui vont avec, de l’Islande jusqu’aux îles Canaries en passant par la France et le Portugal mais aussi l’Allemagne, la Suède ou encore l’Angleterre. Il y en a donc pour tous les goûts. « Vous trouverez dans ce livre les surf camps les plus insolites, les plus cool et les plus déjantés d’Europe, qui vont du camp de toile à la villa de luxe », indique Verena. Le premier endroit visité est un garage transformé en loft à Porto. Il y a aussi ce camion transformé en hôtel itinérant pour surfeur qui parcourt la côte portugaise. En Algarve, Offline Camp propose de se déconnecter des réseaux pour se reconnecter à la nature, aux vagues mais aussi à la randonnée, au yoga, à la musique… Ceux qui préfèrent voir du monde se retrouveront à Saint-Sébastien, dans le Pays basque espagnol. Si on a un peu plus de moyens financiers, on peut aussi choisir de s’installer dans une villa avec piscine, aux Canaries, pour pratiquer surf, VTT, kite surf… En France, ce sont exclusivement les plages des Landes qui sont mises en avant dans ce guide, avec par exemple ce camp à Mimizan proposant surf et cours de pole dance. Le seul spot en Méditerranée se situe en Sardaigne et même les vagues de la mer du Nord sont surfables, sur les côtes allemandes. En Islande, on pourra se réchauffer dans un jacuzzi après une session de surf dans une mer très fraîche ne dépassant pas 16 °C dans le meilleur des cas. Le livre se lit comme un road trip. Verena raconte ses rencontres, ses coups de cœur, ses bons plans, ses conseils… On y trouve même la recette des délicieux pasteis de nata portugais ! L’ambiance est très surf dans le ton, la mise en page, les couleurs et les nombreuses très belles photos. Tout ce qu’il faut pour donner envie de visiter ces spots.

Les plus beaux surf camps d’Europe, Verena Tölle, éd. Glénat, 224 pages, 25 €

Iles de Bretagne

Les amoureux de nos îles charentaises pourront découvrir celles, bretonnes, de la mer d’Iroise. L’île de Sein, d’Ouessant et l’archipel de Molène, ces territoires ont chacun leurs particularités. L’auteur, Julien Amic, photographe spécialisé de ces paysages mais également scientifique, naturaliste et engagé dans la préservation de cette nature, tente de sensibiliser le lecteur à la fragilité et à la beauté de ces territoires exceptionnels. Il va à la rencontre de ces paysages aux eaux turquoise parfois déchaînées, ces rochers ronds ou dentelés qui délimitent la frontière entre terre et mer. Il parle de ces femmes et ces hommes qui vivent sur place. Didier Fouquet est le maire de l’île-de-Sein, commune isolée de 250 habitants (100 en hiver) dont l’eau vient de la mer et l’électricité de groupes électrogènes qui consomment 400 tonnes de fioul par an. L’archipel de Molène est constitué de 119 îles et îlots, dont la petite île de Molène qui abrite 150 habitants. Son maire, Didier Delhalle, bien que d’origine parisienne, évoque la solidarité entre insulaires. « Si un jour le bateau ne passe pas, que tu as besoin d’une patate ou d’un morceau de poisson, y’aura toujours ça pour toi » lui dit un des ses administrés. Car la vie n’y est pas simple. Il faut économiser l’eau et trouver des alternatives énergétiques écologiques : des projets d’installation de panneaux photovoltaïques ou d’éoliennes sont en cours. Ouessant est la plus grande des îles d’Iroise avec ses 15 km2 et 850 habitants. On peut même y accéder par un petit avion car elle possède une piste d’atterrissage. Alors que la plupart des anciennes terres agricoles sont en friches, un maraîcher bio exploite à nouveau quelques terrains pour vendre sa production localement. Mais « Ouessant est un pays de marins au long cours qui s’en allaient naviguer sur les océans du monde entier et ne revenaient pas toujours », indique l’auteur.

Ce livre nous fait découvrir toute la beauté brute de ces îles grâce aux récits, rencontres et très belles photographies de l’auteur.

Iles d’Iroise, Julien Amic, éd. Glénat, 192 pages, 25 €