L’infatigable bécasseau sanderling
À marée haute, il court sans cesse pour suivre la limite entre l’océan et la plage. Formant des groupes importants en hiver et aux intersaisons, les bécasseaux sanderling se repèrent facilement à leur petit manège, presque comique. Il est rare de les voir se reposer !
Non seulement cet oiseau semble courir tout le temps, mais en plus, il parcourt en vol des milliers de kilomètres chaque année. L’été, il niche dans la toundra, tout autour du cercle polaire Arctique. En hiver, il parcourt le monde, descend au sud des différents continents (Afrique, Australie, Amérique du Sud). La plupart des individus qui s’attardent sur Marennes-Oléron sont juste de passage. Ils viennent de Sibérie et du Groenland.
Assez facile à reconnaître
Le bécasseau sanderling fait partie d’un ensemble de petits échassiers côtiers appelés limicoles (qui aiment le limon, la vase). Dans un groupe de limicoles, il peut y avoir parfois 10 espèces différentes qui se côtoient sur les mêmes sites de nourriture ou de repos… Mais on peut reconnaître à la fois sa petite taille, son comportement grégaire, ses courses typiques au ressac, son plumage d’hiver très clair (blanc dessous, gris dessus). Mâles et femelles sont semblables à cette saison.
Où trouve-t-il cette énergie ?
Des études très pointues ont été réalisées à différents endroits du globe. Selon la température et la disponibilité de la nourriture, le bécasseau sanderling peut passer jusqu’à 90 % de son temps à s’alimenter.
Sur Marennes-Oléron, il profite des vasières généreuses où il trouvera de petits crustacés, mollusques et vers marins. Sur les plages, entre deux micro-siestes, il picore habilement des insectes et bien sûr les fameux talitres (voir JdP n° 156). Ainsi, il exploite la côte aussi bien à marée basse qu’à marée haute, et ce, de jour comme de nuit.
Une espèce protégée
Le bécasseau sanderling est protégé en France depuis 1981. Il ne peut donc pas être chassé ou capturé. D’une manière générale, il conviendrait que les promeneurs sur les plages (et leurs chiens parfois) fassent l’effort de contourner ces groupes de limicoles côtiers : lorsqu’ils passent à travers, ils provoquent leur envol et un déplacement, source de fatigue supplémentaire et néfaste pour les oiseaux qui doivent se reposer un peu tout de même ! Il leur faut aussi des plages vivantes, avec la laisse de mer : algues échouées, insectes, etc.
Photo © CPIE MO
Quelques détails
Sanderling vient de sand qui signifie sable, plage. Son nom scientifique Calidris alba évoque sa couleur blanche.
Il n’est pas si rare de rencontrer un oiseau bagué, en regardant aux jumelles ou en triant des photos. Il faut alors bien noter la date, le lieu, prendre des photos où les bagues sont visibles (ou noter précisément les bagues, patte par patte) et transmettre aux ornithologues qui alimenteront leur connaissance et vous adresseront un CV de l’oiseau en question : intéressant !
Pour en savoir plus :
La fiche du muséum : https://inpn.mnhn.fr/docs/cahab/fiches/Becasseau-sanderling.pdf
Une vidéo (en anglais) pour apprendre à le reconnaître : ci-dessous
Cette fiche est réalisée par CPIE Marennes-Oléron
05 46 47 61 85 - 111 route du Douhet 17840 La Brée-les-Bains - www.iodde.org
Avec le soutien de naturalistes de Marennes-Oléron