Ile d'Oléron - N°164 - Mai/Juin 2020

Les associations s’organisent pour aider les plus démunis

En effectifs réduits, les associations caritatives de l’île se démènent pour poursuivre leurs actions. Le besoin d’un soutien moral, alimentaire et financier se fait sentir chez les plus fragiles.

Une fois par mois, une centaine de familles oléronaises viennent chercher un colis dans le local du Secours populaire, à Saint-Georges. Des personnes âgées, des mères seules. Ce colis contient de la nourriture pour quatre semaines, ainsi que des produits d’hygiène et d’entretien. Au mois de mars, cette distribution alimentaire n’a pas eu lieu. Les bénévoles – une douzaine – ont tous plus de 70 ans. Une population jugée à risque, qui doit éviter de sortir. « Nous avons eu beaucoup de coups de téléphone, ces colis manquent aux familles. Vu la demande, nous allons reprendre la distribution au mois d’avril. On va s’organiser, mettre des masques, faire ça dehors », assure Annie Lespagnol. La responsable s’inquiète de la fermeture de la boutique de Chéray et du manque à gagner qui en découle. « On y vend des vêtements, des livres, de la vaisselle. D’habitude on travaille beaucoup avec les vacanciers. Les recettes nous permettent d’acheter les denrées. Je ne sais pas comment on va faire. On va s’adapter, comme d’habitude », relativise la bénévole. 

Distributions regroupées 

Avec environ 280 personnes aidées, l’association Océan (Oléron contre l’exclusion avec nous) est la plus importante du territoire. Ici aussi il a fallu trouver des solutions pour répondre à des demandes constantes, avec un effectif réduit. Océan fonctionne avec 32 employés dont la majorité ont été placés en chômage partiel. La Ressourcerie de Dolus et les trois boutiques solidaires de Saint-Pierre, du Château et de Bourcefranc-le-Chapus, principales sources de revenus, ont été fermées jusqu’à nouvel ordre. Quant aux bénévoles, ils sont souvent trop âgés pour être sollicités. « Actuellement on a tout regroupé à Saint-Pierre, où nous continuons la distribution de la Banque alimentaire pour toute l’île. Les gens ne rentrent pas, ils donnent leurs sacs, on les remplit à l’intérieur et on leur rend. Nous sommes équipés de gants, masques et tabliers. D’habitude on passe plus de temps avec eux, on les écoute, on leur parle. Et malheureusement les services de douches et de laverie ne peuvent plus être assurés », regrette la directrice Martine Coissac. 

Rompre la solitude 

Aux Restos du cœur, la campagne d’été a commencé le 1er avril. Au centre de distribution de Dolus, les consignes ont évolué. Au lieu de venir toutes les semaines, les bénéficiaires – 190 inscrits mi-avril – se sont d’abord ravitaillés tous les quinze jours. « Ils doivent rester dehors et ne peuvent plus choisir leurs denrées », détaille Dominique Blet-Charaudeau, animatrice du centre. « On a assoupli les règles : quand un bénéficiaire est sur la route d’un bénévole, on lui dépose son colis ». À partir du 5 mai, les Restos du cœur ont repris la distribution hebdomadaire.

Si une assistance alimentaire est primordiale, le soutien moral n’en est pas moins important. Liliane Cazeau fait partie des bénévoles du Secours catholique de l’île d’Oléron. « On aide les personnes en difficulté à faire des courses ou acheter de l’essence. Habituellement on organise un repas par mois mais on a été obligés d’arrêter. Heureusement on connaît les gens, on va les voir en restant à distance, en frappant à la fenêtre. On parle, on fait de la relation humaine. Les demandes ne sont plus que financières mais carrément de remonter le moral. Beaucoup manquent d’informations et ont donc peur de tout », témoigne-t-elle. 

C’est bien là une véritable urgence pointée du doigt par Jean-Marie Clerget, responsable de cette même association : « Les personnes seules ont besoin d’échanger, de rompre la solitude. Nos interventions sont de plus en plus longues. Avant on passait une heure à parler, aujourd’hui c’est deux heures et demie. Il y a aussi des personnes qui sont dans le stress immédiat du manque de ressources, qui comptent leurs pièces de monnaie pour manger. Le travail saisonnier est indécis. On continue comme avant, il ne faut pas les lâcher, c’est évident. » Et tous les acteurs associatifs locaux s’accordent à dire que ces appels à l’aide vont grimper crescendo. Les bénévoles sont les bienvenus. 

Photo © Association Océan


Secours populaire Tél. 05 46 50 52 82

www.secourspopulaire.fr 

Océan Tél. 05 46 75 14 93 

association-ocean.fr 

Restos du cœur Tél. 06 86 44 99 11

ad17.restosducoeur.org 

Secours catholique Tél. 05 46 47 53 17

charentes.secours-catholique.org

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