Dolus-d'Oléron - N°181 - Mars/Avril 2023

La fin du conseil municipal vire à l’altercation

Lundi 13 février, la fin de la séance du conseil municipal a fini en passes-d’armes. L’opposition évoque « un déni de démocratie ». Le débat s’est pousuivi dans le hall du bâtiment avec le maire.

Le conseil municipal dolusien renoue-t-il avec ses démons d’avant l’élection partielle de mai dernier ? Alors que l’examen des sept délibérations inscrites à l’ordre du jour avait emporté l’unanimité des élus, la fin de la séance a viré à la joute verbale entre le maire Thibault Brechkoff, les membres de l’opposition et une partie du public. 

En cause, plusieurs doléances, dont l’impossibilité évoquée par l’opposition de questionner la majorité comme il était inscrit à la fin de l’ordre du jour. Les cinq questions ont été refusées pour non-respect du règlement. « Cela vous dessert et ce n’est pas fairplay », a synthétisé Sylvie Briès, la cheffe de file de l’opposition, à l’attention du maire. « J’applique le règlement, les questions diverses envoyées à moins de 24 heures du conseil municipal ne sont pas retenues », a cadré le maire. Émotion dans les rangs du public et de l’opposition : « C’est un règlement qui nous piège systématiquement ! Nous recevons ce document le jeudi après-midi, ce qui nous laisse peu de temps pour nous réunir et préparer nos questions, c’est pourquoi nous les avons envoyées ce lundi », lui répond Sylvie Briès. Une remarque qui fait écho à une demande récurrente depuis l’installation du nouveau conseil municipal en mai dernier.

« L’accompagnement d’un agent communal »

Autre point de friction : le maire n’a pas souhaité lire les décisions prises dans l’exercice de ses fonctions depuis le dernier conseil municipal. Parmi celles-ci, un point porte sur ce qui semble être un contentieux pour lequel la commune est partie (lire ci-contre). La lecture du bref résumé formulé dans le document papier de la note de synthèse que le maire n’a pas lu indique : « L’accompagnement d’un agent communal en matière de protection fonctionnelle dans le cadre d’un dossier d’urbanisme. » Interrogé en marge du conseil, Thibault Brechkoff n’a pas souhaité nous éclairer : « Quand cela touche à un agent, je ne commente pas », a-t-il soutenu. 

C’est dans le hall que le plus gros des échanges s’est poursuivi. Sylvie Briès interpelle alors calmement Thibault Brechkoff au sujet de l’impossibilité qui lui a été formulée par le maire de poser les questions diverses : « Vous n’acceptez pas le débat public alors à quoi sert une séance de conseil municipal en public, Monsieur le maire ? C’est un déni de démocratie. » La réponse de Thibault Brechkoff fuse : « C’est en commission que l’on a les débats de fond. Si vous avez des questions envoyez-les aux élus, ils vous répondront. »

Tout aussi posément que Sylvie Briès, une habitante intervient à son tour : « Si le débat a lieu en commission et si les réponses des élus ne sont pas rendues publiques, alors les habitants ne peuvent pas les entendre, la publicité ne peut donc se faire ou seulement selon votre seul point de vue Monsieur le maire, comment ainsi la presse peut-elle porter à notre connaissance ces informations si tout se passe en coulisses et sans un traitement contradictoire par les journalistes ? » Sans scillier, Thibault Brechkoff reprend : « Je ne réponds pas à ça ! » Et poursuit néanmoins : « J’applique les règlements. » Reprise de volée de la cheffe de file de l’opposition : «  Parce que vous suivez toujours les réglements... ? »

François Sinodinos, élu d’opposition, a conclu les échanges : « Si les questions embarrassantes sont évacuées comme vous le faites, alors vous imposez un 49-3 ! » Le maire a quitté le hall. Aucun membre de sa majorité n’est venu le soutenir pendant ces échanges tenus à bâtons rompus.

Photo : Le public quitte la salle avant de poursuivre les échanges dans le hall de la mairie avec le maire.


Un agent de la mairie entendu dans le cadre d’une procédure

Cette affaire touche-t-elle au dossier des travaux contestés des WC de la place Simone-Veil et refermés depuis une procédure de riverains ? C’est du moins ce qu’affirme l’opposition dans une lettre ouverte aux Dolusiens et diffusée sur la page Facebook du groupe, mercredi 15 février.

« Cette audience concerne une plainte déposée par une Dolusienne au sujet du faux (encore un) réalisé en mairie et l’affaire calamiteuse des toilettes publiques installées puis démontées place Simone-Veil », écrivent les élus d’opposition. Ils poursuivent : « Lors du précédent conseil municipal, monsieur Brechkoff nous avait pourtant annoncé que la plainte avait été retirée et qu’il s’agissait d’une “erreur de jeunesse” », relate l’opposition.

Interrogé sur ces faits, le maire précise. « Cette affaire touche effectivement au dossier des toilettes publiques. Ce que je peux dire c’est qu’il y a eu un problème de dates sur le document de déclaration préalable. J’avais fait annuler ce document quand nous nous sommes apperçus de l’erreur », commente Thibault Brechkoff, sans vouloir préciser si cette annulation était consécutive ou pas à l’entretien qu’il avait alors eu avec la plaignante.

Démontées à l’automne, ces toilettes publiques n’ont jamais été mises en fonction. L’investissement du mobilier s’élève à quelque 36 000 €. Depuis, le bâtiment a été remis dans son état d’origine. Les travaux avaient-ils méconnu les règles d’urbanisme liées à l’architecture des façades ?

 

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