La boutique Retour de plage primée

Les bijoux de Myriam Bataille et le dynamisme de son compagnon Patrice Boulard ont été récompensés par deux prix. La boutique Retour de plage,qui propose des bijoux originaux, est maintenant sur Internet.

Il n’est pas rare, en fin d’après-midi, l’été, d'apercevoir des hommes assis, en file indienne, sur le parapet le long du port de Saint-Trojan. En général, ils ne regardent pas le bassin. Non, leurs regards sont plutôt tournés vers l’ancienne cabane de pêcheur réhabilitée, face au rond-point. Souvent, une femme en surgit agitant en direction de l'élu de son cœur un collier, un bracelet ou autres babioles en disant : «Et celui-ci, qu’est-ce que tu en penses ? Il est joli, non ?» L’homme acquiesce, sous le regard compatissant des autres époux à qui on ne va pas tarder à poser la même question. Cette scène de vie, Patrice Boulard la raconte à l'envie, ne serait-ce que pour démontrer le succès grandissant des bijoux proposés dans la fameuse cabane par sa compagne, Myriam Bataille. «L’été, il y a également, devant la porte, un banc qui en a vu défiler des maris patients.» Une anecdote de plus pour raconter l’histoire de Retour de plage, du nom de la marque déposée pour les bijoux et autres accessoires.

Comme bien souvent, c’est une passion qui est à l’origine de tout. Myriam, monitrice de voile, maman de quatre enfants, Brunelle, Tanguy, Lucas et Gauthier, adore bricoler. «Un jour, j’ai cousu deux morceaux de tissus ensemble pour pouvoir attacher mes cheveux. J'ai fini par vendre mes "chouchous" sur les marchés. Parallèlement je faisais des bijoux dans mon coin avec ce que je trouvais sur la plage, du bois, des graines mais aussi des perles ramenées de nos voyages. L’histoire a commencé sur deux tréteaux.» Myriam installe alors un stand dans la rue piétonne de la commune mais un camion pressé heurte malencontreusement l’étal. Myriam et Patrice décident alors de restaurer la petite cabane de pêcheur achetée sur le port. Elle servait de lieu de stockage et de fabrication, elle deviendra lieu de vente. Retour de plage est née. Et la boutique, décorée avec soin et classe par Myriam, vaut à elle seule le détour. «Je n’ai pas suivi de formation. Je m’inspire beaucoup de ce que je vois, surtout dans mes voyages. Une ambiance, un matériel, des perles brutes me suffisent pour créer. Je n’utilise pas de plastique, ni de résine, que du bois, des os, des coquillages, de la nacre, des graines, de la pâte de verre et quelquefois mais alors très rarement de la colle. Lorsque je prends une perle, je ne sais pas ce que je vais en faire. Et puis un jour, il y a une étincelle et le bijou prend forme ainsi, sans dessin, ni croquis.» Au final, ce sont des bijoux originaux, créatifs et chatoyants, proposés à la vente entre 10 e et 60 e. Cette année, le couple a remporté deux prix. Le premier, «Stars et métiers» a été décerné par la chambre des métiers et récompense les chefs d’entreprises artisanales pour leur parcours d’exception et plus précisément pour leur réussite en matière d’innovation, de savoir-faire et de dynamique commerciale. Retour de plage a obtenu le premier prix dans la catégorie «Stratégie globale d’innovation». Le second prix, attribué par le CGA national, a été décerné au conjoint, à savoir Patrice Boulard, pour son dynamisme. En effet, la petite entreprise a su se développer au fil des années. On est loin aujourd’hui des deux tréteaux ou du coin de table dans la salle à manger où Myriam assemblait ses matériaux. A quelques mètres de la cabane un bâtiment est en cours d’aménagement. Il s’agit d’un local de stockage et de fabrication où Myriam pourra travailler plus à son aise. Quoique ! «Patrice s’occupe du développement, c’est sa partie, moi je poursuis mes créations. Je me suis toujours gardé ma petite place dans ma cabane face au public. Il y a un peu plus de gestion mais je ne veux pas perdre ma place. La création me vient au contact des clientes qui m’inspirent. Quelquefois, je crée des œuvres uniques à la demande, juste en discutant avec la personne. Je veux conserver cela.»

Patrice Boulard, lui, a pris en main la gestion de la marque qu’il a d’ailleurs déposée. «Au début, je travaillais à côté et donc je ne m’occupais que très peu des bijoux. Suite à la perte de mon emploi, j'ai pris le développement en main. Aujourd’hui, nous avons six employés, plus de 3 000 modèles, le chiffre d’affaires est passé de 31 000 e à 450 000 e en sept ans. Nous venons d’ouvrir un site Internet avec la vente de bijoux en ligne. Ils sont disponibles pour nos clients oléronais qui peuvent accéder aux ventes avec un code privilège. Surtout nous sommes reconnus et ça c’est important. Retour de plage est devenue une destination, un passage obligé pendant les vacances.»

La presse féminine nationale ne s’y trompe pas et fait régulièrement la part belle aux bijoux originaux de Myriam.