Sommaire du journal N°75 - Juillet/Août 2005

Chers lecteurs,

Le marché de l'immobilier semble se stabiliser sur l'île après une hausse des prix vertigineuse. La manne n'a pas manqué d'attirer quelques vautours. Témoin cet agent immobilier, piégé par la caméra cachée de l'émission Capital, sur M6, qui conseillait à un client d'acheter un terrain pour y installer à terme, et à demeure, un mobile home ! C'est-à-dire une maison car, comme on sait, ces "homes" n'ont de "mobile" que le nom. Nous sommes loin du vrai marché de l'immobilier où les transactions sont garanties par une stricte réglementation. Mais c'est là que réside aujourd'hui le vrai problème immobilier de l'île et d'ailleurs de l'ensemble du littoral français. Les campings sont devenus de véritables lotissements de mobile homes installés à l'année.
Certains maires ont voulu réagir. C'est ainsi que celui de La Flotte, dans l'île de Ré, a décidé de limiter, dans son plan local d'urbanisme, à 30 le nombre de places réservées aux mobile homes dans un camping de sa commune. Le gérant en a installé 80 ! La cour d'appel de Poitiers vient de donner raison au camping et tort au maire en précisant que si les mobile homes ont des roues ils peuvent être assimilés à des résidences mobiles de loisirs, comme les caravanes, et que s'ils n'ont pas de roues, ce sont des résidences fixes donc interdites. Or les mobile homes de La Flotte ont des roues même si, comme l'écrit un confrère du Point, «dans les faits, un mobile home roule comme une autruche vole»...
Il y a là un vide juridique qui va peut-être être comblé. On attend, en effet, une décision prochaine du Conseil d'Etat qui doit dire si les élus peuvent limiter dans leurs PLU et dans le SCOT le nombre de mobile homes sur leur territoire.