Sommaire du journal N°135 - Juillet/Août 2015

Chers lecteurs,

C’est un fait : notre pays ne sait pas tenir ses engagements. La Cour de justice de l’Union européenne qui veille aux respects des engagements des pays membres pourrait nous infliger des centaines de millions d’euros d’amendes si nous ne corrigeons pas les multiples pollutions de l’air que nous connaissons, malgré de nombreux avertissements.

Notre pays souffre aussi sans doute du syndrome de la procrastination (remettre sans cesse au lendemain ce que l’on peut faire le jour même). Prenons l’exemple des innombrables lois votées par le Parlement. Elles ne sont pratiquement jamais appliquées immédiatement car il faut attendre des semaines, des mois, voire des années avant que les décrets d’application soit publiés. Bref on traîne ! Alors que nous avons des techniciens et des industriels ultra compétents, la lourdeur administrative ralentit tout. Nous avons pourtant une secrétaire d’Etat chargée de la Réforme et de la Simplification, Clotilde Valter, qui est sous la coupe de Matignon, ce qui prouve qu’on a conscience du problème mais il faudra des années pour le résoudre, si on y arrive... Et ce n’est pas la création des grandes régions qui va améliorer les choses !

Ce préambule pour évoquer les éoliennes en mer que souhaitent ardemment les élus de l’île d’Oléron.

Le Grenelle de l’Environnement avait prévu 23% d’énergies renouvelables en 2020 et 25 000 MW de puissance éolienne dont au moins 6 000 MW en mer. On en est loin par rapport à nos voisins britanniques, leaders de l’éolien en mer, sans parler des Danois ou des Allemands. Si tout va bien, on arrivera à 3 000 MW aux alentours de 2023. Car il a fallu attendre 2010 pour que la France lance un premier appel d’offres pour une installation éolienne à partir de 2015. Trois parcs éoliens ont été choisis pour un fonctionnement entre 2018 et 2020 : au large de Courseules-sur-Mer dans le Calvados, de Fécamp et de Saint-Nazaire. Les appels d’offres ont été remportés par EDF et Alstom. Un deuxième appel d’offres a été lancé en 2012 au large de Dieppe et du Tréport et entre l’île d’Yeu et Noirmoutier pour 62 éoliennes dans chacun des parcs, tous les deux remportés par GDF Suez/Areva qui devront être achevés en 2023.

Le troisième appel d’offres concerne le nord de l’Atlantique et pourrait concerner aussi l’île d’Oléron où une consultation a été lancée par la préfecture de la Charente-Maritime.

Deux concurrents sont en piste et font les yeux doux aux élus oléronais : l’allemand WPD – qui a contesté l’attribution du deuxième appel d’offres à GDF Suez/Areva – et EDF/Alstom qui avait remporté le premier appel d’offres.

Tout cela a un coût qui n’est pas anodin : les estimations pour 1 200 éoliennes en mer assurant 6 000 MW nécessitent 20 milliards d’euros d’investissements. 30 000 emplois seraient créés et les parcs éoliens fourniraient 10 % de l’électricité du pays. Tout cela à l’horizon 2030. On en sera avec les cinq parcs en fonctionnement en 2023 à 3 000 MW. Ce qui représentera environ 4 % de l’électricité produite, un peu plus que l’éolien terrestre.

D’ici 2020, le surcoût de l’électricité produite par les éoliennes sera financé par la «contribution au service public de l’électricité» de + 4 % par ménage en 2020, ce qui représente 25 euros en moyenne par ménage et par an.

Toujours est-il que, dans le meilleur des cas, si l’île d’Oléron était choisie – l’appui de la ministre Ségolène Royal devrait compter... – on ne verra pas d’éoliennes fonctionner au large de l’île avant 2025.

Claude Fouchier

[Notre ami Michel Lis est décédé le 14 juin dernier à Paris. On lira, dans ce journal, l’hommage ému de l’écrivain Didier Catineau qui fut son collaborateur]

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