Ile d'Oléron - N°113 - Novembre/Décembre 2011
Une labellisation pour être protégé
Pour permettre la rénovation des ouvrages endommagés par la tempête Xynthia, l’Etat conditionne l’octroi d’aides financières à la mise en place de programmes d’actions de prévention des inondations. La CdC vient de lancer un appel d’offres pour répertorier les chantiers potentiels.
Le désengagement financier de l’Etat n’est pas nouveau. Ainsi sur l’île, durement touchée par la tempête Xynthia, en février 2010, «il ne suffit pas d’avoir été inondé pour être protégé, il faut maintenant faire partie d’un territoire possédant un programme d’actions de prévention des inondations (PAPI)», comme le regrette Olivier Schmitt, président de l’Association de défense du site de Boyardville. Même constat pour Patrick Moquay, président de la CdC, qui doit mettre en place ce programme. «Il s’agit d’une astuce de l’Etat pour repousser l’engagement et les travaux relatifs à la tempête. Les règles du jeu sont posées donc nous allons les respecter et faire en sorte de bénéficier à plein du système. Il est dommage que l’Etat se soit désengagé du financement de l’étude préalable à la labellisation. La participation des communes sera fixée selon la répartition de la population utilisée pour la dotation globale de fonctionnement, pour tenir compte du poids des résidences secondaires, et d’autant plus que les zones à protéger sont fortement occupées par des résidences secondaires.» Les dégâts créés par Xynthia ont mis à mal plusieurs ouvrages de défense, érodé de nombreuses dunes protégeant des zones habitées et impacté les zones de marais et claires ostréicoles servant de zones tampon à des zones urbanisées. Des travaux d’urgence ont été réalisés dans le cadre du plan Orsec ainsi que des travaux de consolidation et de confortement sous maîtrise d’ouvrage du Conseil général qui a mis en place une mission Littoral. Parallèlement, le gouvernement a lancé un plan digues et différentes actions en vue de réduire les conséquences des inondations, mais aussi un nouvel appel à projets relatifs aux programmes d’actions de prévention des inondations. Ce projet doit faire l’objet d’une labellisation nationale pour permettre l’aide financière de l’Etat. «Un certain nombre de travaux ont été identifiés, reprend Patrick Moquay, dans le cadre notamment de la mission Littoral, comme par exemple, à la Perrotine ou à Boyardville. Nous avons identifié d’autres sites sensibles tels que la plage de La Brée ou celle des Huttes. Nous avons aussi repéré, sur le cordon dunaire entre La Cotinière et le nord, des faiblesses sur la dune qui devient de plus en plus étroite et qui, à terme, risque de disparaître. Nous avons besoin d’études complémentaires or justement le financement de l’Etat porte sur les ouvrages, digues maçonnées, mais pas sur du remaniement de dunes naturelles.» Cependant, quel que soit le financement de l’Etat, les élus vont lancer une étude globale pour s’assurer du bon état des côtes. Le PAPI c’est aussi toute une réflexion sur l’information, la formation des personnes, les consignes à la population. Le délai pour l’élaboration de l’étude à la labellisation est estimé entre six et huit mois, pour un dépôt du dossier en 2012. «Il n’y aura pas de travaux en 2012. Cela ne nous empêchera pas de faire ceux envisagés avec le Conseil général, comme par exemple la petite plage de Saint-Trojan mais ils ne seront pas subventionnés par l’Etat.»
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