La Brée-les-Bains - N°98 - Mai/Juin 2009
Quatre démissions... sans départ
Quatre
élus ont donné leur démission de leur
délégation d'adjoint dénonçant un
manque de fermeté et de communication de la part du maire.
Ils restent conseillers municipaux.
«Depuis un an, je ne peux pas travailler sereinement. Alors certes, ces démissions m’ont surpris d’autant qu’elles arrivent à un moment important dans la vie d’une municipalité, le vote du budget. Mais au final, c’est peut-être un mal pour un bien.» Jean-Jacques Naud, le maire, apparaît finalement presque serein, quelques jours après la démission de quatre adjoints, le 26 mars. En fait, Jean-Claude Coulon, Michel Daisse, Françoise Anselmi et Elisée Brunet resteront conseillers municipaux mais n’exerceront plus leur délégation d’adjoint. Joseph Franc, conseiller municipal, a décidé de démissionner de l’ensemble des commissions dans lesquelles il siège. Dans sa lettre de démission, Michel Daisse souligne que sa démission est motivée par «la politique de l'impunité pratiquée par le premier magistrat de la commune à l'égard de certains agents dont le comportement porte atteinte à leur fonction et entrave le bon fonctionnement des services.» Un agent communal, en effet, est passé, pour une affaire privée, devant le tribunal. Certains élus souhaitaient son départ. Or, le préfet lui ayant conservé son agrément, Jean-Jacques Naud a estimé qu'il ne pouvait le licencier.
S’il admet qu’il a été secoué, pensant même à démissionner, les témoignages de sympathie du reste de son équipe et surtout des Brennais croisés dans la commune ont fini par persuader Jean-Jacques Naud de rester en place. «Ces départs avaient déjà été évoqués puisque certains élus estimaient que j’étais laxiste envers certains employés municipaux et que je ne communiquais pas suffisamment. Je ne démissionnerai pas dans la mesure où les positions des élus démissionnaires n’ont pas été comprises par une partie de la population. Depuis mon élection, il y a des tensions au sein du conseil. C’est peut-être l’occasion d'assainir tout cela et repartir sur de meilleures bases. Dès que le préfet aura pris acte des démissions, je convoquerai le conseil municipal pour permettre d’élire de nouveaux adjoints.»
Pas de pouvoir de nuisance
Pour Claude Pain, candidat lors des dernières élections, cette situation risque de porter préjudice à la commune. Comme il le souligne sur son blog (1), «les électeurs de La Brée, qui ont fait confiance aux colistiers de M. Naud, doivent donc être déçus de voir le déchirement d'une équipe entièrement élue en mars dernier. En souhaitant rester conseillers municipaux et en transférant leur responsabilité vers d’autres élus, les démissionnaires nous donnent-ils la garantie que le mode de fonctionnement qu’ils dénoncent va de ce seul fait changer ? Au contraire, le courage absolu serait de retourner vers les électeurs. Comment en effet faire confiance à des élus qui sont prêts à se déchirer à la moindre occasion.»
Une éventualité écartée par Jean-Claude Coulon, premier adjoint démissionnaire, qui souligne son incapacité à dialoguer avec le maire. «Tous les deux, nous n’avons pas su et nous n’avons pas pu communiquer. Cela tient certainement au caractère des personnes. J'estime, en plus, que quelquefois, il faut prendre des décisions, même si cela fait mal. Le maire est trop laxiste.» On peut s’étonner alors de sa volonté de vouloir rester malgré tout au sein de ce conseil municipal dont il qualifie lui-même certaines séances de «grand théâtre où l’on échange parfois des insultes» ? Mais pour lui la démission n’est pas une solution et surtout «je respecte les personnes qui ont voté pour moi. Je ne veux pas démissionner pour pouvoir aider le maire et faire un arbitrage. Je ne veux pas le laisser tout seul. Cependant, je ne reste pas pour avoir un pouvoir de nuisance, je suis d’ailleurs désolé que cela se termine ainsi.» Le premier adjoint reproche également à son maire son manque d’expérience «politique». Et pourtant, selon Jean-Jacques Naud, on est venu le chercher. «Leur liste était plus ou moins faite lorsqu’on m’a proposé de m’y rattacher, explique le maire. Pour moi devenir maire n’était pas une fin en soi mais j’ai toujours aimé le contact avec les gens. Si des personnes sont venues me chercher c’est certainement parce qu’elles savaient que j’avais une certaine notoriété dans la commune.» Une reconnaissance qui s’est d’ailleurs exprimée dans les urnes car Jean-Jacques Naud a été élu avec 331 voix et Jean-Claude Coulon avec 294.
Les deux hommes sont cependant d’accord sur un point : l’absence d’opposition n’est pas une bonne chose. «Aujourd’hui, reprend Jean-Claude Coulon, nous avons une opposition au sein même de notre équipe et ce n’est pas constructif. Rien de tel qu’une opposition qui pose les bonnes questions et apporte des regards différents.»
(1) www.labreelesbains.net
Les élus ont voté le budget. Les dépenses de fonctionnement s’élèvent à 1 538 000 € et les investissements à 1 186 000 €. La fiscalité locale augmentera de 1,5 %. La taxe d’habitation passe ainsi à 8,08 %, le foncier bâti à 19,35% et le foncier non bâti à 40,84%.
Parmi les investissements les plus importants on retrouve l'aménagement de la place de la Mairie et ses abords. Ce projet, après déduction de la TVA et des subventions, coûtera près de 250 000 € à la commune. «En dehors de cette place, explique le maire, nous n’avons pas d’investissement significatif. Nous allons axer nos efforts sur la voirie. Il va donc falloir réparer, ici et là, les voies, refaire les trottoirs, enfouir des réseaux. Il est clair que nous n’allons pas partir sur des gros investissements qui à terme grèvent le budget communal.»
«Depuis un an, je ne peux pas travailler sereinement. Alors certes, ces démissions m’ont surpris d’autant qu’elles arrivent à un moment important dans la vie d’une municipalité, le vote du budget. Mais au final, c’est peut-être un mal pour un bien.» Jean-Jacques Naud, le maire, apparaît finalement presque serein, quelques jours après la démission de quatre adjoints, le 26 mars. En fait, Jean-Claude Coulon, Michel Daisse, Françoise Anselmi et Elisée Brunet resteront conseillers municipaux mais n’exerceront plus leur délégation d’adjoint. Joseph Franc, conseiller municipal, a décidé de démissionner de l’ensemble des commissions dans lesquelles il siège. Dans sa lettre de démission, Michel Daisse souligne que sa démission est motivée par «la politique de l'impunité pratiquée par le premier magistrat de la commune à l'égard de certains agents dont le comportement porte atteinte à leur fonction et entrave le bon fonctionnement des services.» Un agent communal, en effet, est passé, pour une affaire privée, devant le tribunal. Certains élus souhaitaient son départ. Or, le préfet lui ayant conservé son agrément, Jean-Jacques Naud a estimé qu'il ne pouvait le licencier.
S’il admet qu’il a été secoué, pensant même à démissionner, les témoignages de sympathie du reste de son équipe et surtout des Brennais croisés dans la commune ont fini par persuader Jean-Jacques Naud de rester en place. «Ces départs avaient déjà été évoqués puisque certains élus estimaient que j’étais laxiste envers certains employés municipaux et que je ne communiquais pas suffisamment. Je ne démissionnerai pas dans la mesure où les positions des élus démissionnaires n’ont pas été comprises par une partie de la population. Depuis mon élection, il y a des tensions au sein du conseil. C’est peut-être l’occasion d'assainir tout cela et repartir sur de meilleures bases. Dès que le préfet aura pris acte des démissions, je convoquerai le conseil municipal pour permettre d’élire de nouveaux adjoints.»
Pas de pouvoir de nuisance
Pour Claude Pain, candidat lors des dernières élections, cette situation risque de porter préjudice à la commune. Comme il le souligne sur son blog (1), «les électeurs de La Brée, qui ont fait confiance aux colistiers de M. Naud, doivent donc être déçus de voir le déchirement d'une équipe entièrement élue en mars dernier. En souhaitant rester conseillers municipaux et en transférant leur responsabilité vers d’autres élus, les démissionnaires nous donnent-ils la garantie que le mode de fonctionnement qu’ils dénoncent va de ce seul fait changer ? Au contraire, le courage absolu serait de retourner vers les électeurs. Comment en effet faire confiance à des élus qui sont prêts à se déchirer à la moindre occasion.»
Une éventualité écartée par Jean-Claude Coulon, premier adjoint démissionnaire, qui souligne son incapacité à dialoguer avec le maire. «Tous les deux, nous n’avons pas su et nous n’avons pas pu communiquer. Cela tient certainement au caractère des personnes. J'estime, en plus, que quelquefois, il faut prendre des décisions, même si cela fait mal. Le maire est trop laxiste.» On peut s’étonner alors de sa volonté de vouloir rester malgré tout au sein de ce conseil municipal dont il qualifie lui-même certaines séances de «grand théâtre où l’on échange parfois des insultes» ? Mais pour lui la démission n’est pas une solution et surtout «je respecte les personnes qui ont voté pour moi. Je ne veux pas démissionner pour pouvoir aider le maire et faire un arbitrage. Je ne veux pas le laisser tout seul. Cependant, je ne reste pas pour avoir un pouvoir de nuisance, je suis d’ailleurs désolé que cela se termine ainsi.» Le premier adjoint reproche également à son maire son manque d’expérience «politique». Et pourtant, selon Jean-Jacques Naud, on est venu le chercher. «Leur liste était plus ou moins faite lorsqu’on m’a proposé de m’y rattacher, explique le maire. Pour moi devenir maire n’était pas une fin en soi mais j’ai toujours aimé le contact avec les gens. Si des personnes sont venues me chercher c’est certainement parce qu’elles savaient que j’avais une certaine notoriété dans la commune.» Une reconnaissance qui s’est d’ailleurs exprimée dans les urnes car Jean-Jacques Naud a été élu avec 331 voix et Jean-Claude Coulon avec 294.
Les deux hommes sont cependant d’accord sur un point : l’absence d’opposition n’est pas une bonne chose. «Aujourd’hui, reprend Jean-Claude Coulon, nous avons une opposition au sein même de notre équipe et ce n’est pas constructif. Rien de tel qu’une opposition qui pose les bonnes questions et apporte des regards différents.»
(1) www.labreelesbains.net
Refaire les rues
Les élus ont voté le budget. Les dépenses de fonctionnement s’élèvent à 1 538 000 € et les investissements à 1 186 000 €. La fiscalité locale augmentera de 1,5 %. La taxe d’habitation passe ainsi à 8,08 %, le foncier bâti à 19,35% et le foncier non bâti à 40,84%.
Parmi les investissements les plus importants on retrouve l'aménagement de la place de la Mairie et ses abords. Ce projet, après déduction de la TVA et des subventions, coûtera près de 250 000 € à la commune. «En dehors de cette place, explique le maire, nous n’avons pas d’investissement significatif. Nous allons axer nos efforts sur la voirie. Il va donc falloir réparer, ici et là, les voies, refaire les trottoirs, enfouir des réseaux. Il est clair que nous n’allons pas partir sur des gros investissements qui à terme grèvent le budget communal.»
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