Patrick Moquay, président de la CdC
Il n'aura fallu qu'un tour de scrutin pour permettre à Patrick Moquay, maire de Saint-Pierre-d'Oléron, de remplacer Jean-Claude Blémon, à la présidence de la communauté de communes de l'île d'Oléron.
La boucle est bouclée. Au tout début des années 70, lors de l’inauguration des bâtiments qui accueillent aujourd’hui les locaux de la CdC – à l’origine il s’agissait de bureaux pour les notaires – un jeune garçon tenait sagement le coussin avec les ciseaux qui serviraient à couper le ruban inaugural.
Vendredi 17 avril dernier, le jeune garçon, devenu homme, a été élu, au premier tour, président de la communauté de communes. Avec ses 19 voix, il a largement dépassé ses deux concurrents, Michel Parent, maire du Château (10 voix), et Daniel Nyzam, conseiller municipal à Dolus (5). Il succède donc à Jean-Claude Blémon, président depuis 1996.
Il régnait une étrange ambiance, le vendredi 17 avril, dans la salle des conseils communautaires, entre rentrée des classes (sur 34 délégués communautaires, seuls 5 anciens ont retrouvé leur fauteuil), recueillement (une minute de silence a été observée à la mémoire de Gilbert Fesseau, adjoint au maire de Saint-Pierre décédé le 3 mars dernier) et émotion traduite par les yeux embués de Jean-Claude Blémon et Patrick Moquay. Une salle un peu petite également où l'on a pu apercevoir d'anciens maires, d'anciens délégués communautaires ou bien encore des présidents d'associations.
En préambule à l’élection de son successeur, Jean-Claude Blémon a souhaité dire quelques mots pour revenir notamment sur sa défaite aux municipales qui a pour conséquence son éviction de la communauté de communes. Une double sanction qui le laisse désappointé mais sans regret au regard de son bilan tant au niveau de la commune que de la CdC. L’occasion aussi pour l’élu de régler quelques comptes, sans pour autant le citer, avec Michel Parent, maire du Château et opposant de longue date. «Il est édifiant, déclara Jean-Claude Blémon, de constater que ceux qui m’ont hier critiqué, combattu, qui ne votaient jamais les budgets et ne participaient jamais aux réunions, ne cessent aujourd’hui de réclamer de l’argent à la communauté de communes pour financer leurs projets communaux.» Dans la même teneur, l’ancien président a remercié l’ensemble des anciens élus communautaires à l’exception, remarquée, de Michel Parent et de Micheline Humbert, élus du Château-d'Oléron. Seul Bernard Lépie, conseiller communautaire du Château, a eu droit à des remerciements. Il faut se souvenir que ce dernier a voté pour le projet de complexe aquatique. Sur cette ultime pique, Jean-Claude Blémon a laissé la parole à Jean-Jacques Bazerbes, le doyen de l’assemblée, pour procéder à l’élection du nouveau président. L’occasion pour le nouveau «sage» de demander à l’assemblée d’applaudir, par deux fois, Jean-Claude Blémon et le travail accompli sous sa présidence. Ce dernier a assisté, ému et stoïque, à l’ensemble de la réunion. Un petit couac lors du dépouillement des voix pour la première vice-présidence l’a cependant fait blêmir. Alors qu’il s’apprêtait à dépouiller les bulletins, Mme Lemeur, élue de Saint-Trojan l’a interrompu en disant : «Vous ne pouvez pas le faire, vous n’êtes pas élu.»
Trois candidats étaient partants pour la présidence de la communauté de communes, à savoir Patrick Moquay, maire de Saint-Pierre, Michel Parent, maire du Château, et Daniel Nyzam, conseiller municipal à Dolus. Tous les trois ont insisté sur la nécessité de travailler en concertation, sans clivage entre le nord et le sud de l'île. Le développement durable était également au cœur de leurs discours. Alors que les pronostics allaient bon train sur la probabilité de deux tours de scrutin, le maire de Saint-Pierre a été élu dès le premier tour avec 19 voix. «Je remercie les collègues qui m’ont fait confiance. C’est beaucoup d'émotion. Je suis conscient de la charge importante. Je crois à l’île d’Oléron et à cet outil fédérateur qui permet à l’ensemble des communes de partager un projet commun. Il va falloir très vite se mettre au travail. On prend un outil performant, mis en place et rodé depuis deux mandats. Il s’agit ni de partir de zéro, ni d’inventer une institution mais de la faire vivre et que tous se retrouvent dans son fonctionnement.»
Alors qu’il rappelait que traditionnellement toutes les communes étaient représentées dans les vice-présidences, hors celle du président, le nouveau président a demandé une suspension de séance pour permettre de discuter de la composition du bureau.
7 vice-présidents
Après cette interruption, la tradition a été respectée : les sept vice-présidents représenteront chacun une commune en alternant entre le nord et le sud. Jean-Jacques Bazerbes a été élu premier vice-président avec 24 voix, 4 blancs et 3 nuls. Tous les autres vice-présidents ont été élus avec 33 voix et 1 blanc, à l’exception du 3e vice-président représentant le Château. Michel Parent, comme cela avait été le cas lors des dernières élections, a laissé sa place à Micheline Humbert élue avec 27 voix, 6 blancs, 3 nuls, une voix étant allée au maire. Le 7e vice-président, Jacques Verwicht, maire de Grand-Village, a, quant à lui, recueilli 31 voix, 2 blancs et 1 nul.
Ci-dessous, Patrick Moquay entouré des nouveaux conseillers communautaires. (Photo Lionel Sérik)