Ile d'Oléron - N°147 - Juillet/Août 2017

Paroles de résidents secondaires : «L’île d’Oléron doit garder son côté sauvage»

Habitants dans la Vienne, Laurence et Christophe Roy sont propriétaires d’une maison à Saint-Pierre depuis 1995. S’ils affectionnent l’île d’Oléron, ils aimeraient la voir évoluer un peu plus.

Dès l’entrée dans leur maison du Poitou, à Sammarçolles, dans la Vienne, Laurence et Christophe Roy affichent leur affection pour Oléron. Deux petites toiles accrochées au mur qui représentent un petit bout de cette île découverte pour Christophe Roy, céréalier, lorsqu’il était gosse. «J’ai 56 ans et pour ainsi dire cela fait 56 ans que je vais à Oléron. Mes parents y venaient en vacances chez un ami de régiment de mon père, la famille Pijot. Des viticulteurs implantés à la Laudière, sur la commune de Saint-Pierre. Mes parents ont fini par acheter une maison à Oléron. Ils n’avaient pas de préférence pour l’endroit mais ne voulaient pas forcément être proches de la mer mais plutôt à proximité d’un centre-bourg pour les courses.» Ce sera finalement la rue des Mimosas à Saint-Pierre. Une petite maison achetée en 1995 dans un quartier résidentiel avec des voisins présents à l’année qui sont devenus autant d’amis. Aujourd’hui, la maison appartient à Valentin et Grégoire, les enfants du couple qui en a l’usufruit.

«Nous y allons aussi souvent que possible et de toutes les façons obligatoirement pendant l’été. Des vacances où l’on ne fait rien !», souligne Laurence, couturière. 

Enfin c’est sans compter sur les promenades à vélo sur les pistes cyclables qu’affectionne plus particulièrement Laurence. Mais aussi les sorties au marché de Saint-Pierre, «je le trouve super bien», ou bien encore les soirées à l’Eldorado. «Grégoire, 17 ans, aime beaucoup l’endroit. Nous aussi. Nous y allons régulièrement.» Question plages, les Roy ont une préférence pour celles de la Rémigeasse et des Saumonards «lorsque nous avons envie d’être tranquilles. Nos coins préférés sont la passe du Treille et de l’Ecuissière. Nous y allions souvent avec les enfants lorsqu’ils étaient petits. Là-bas, ils pouvaient patauger en toute sécurité. Maintenant, c’est notre rituel lorsque nous venons ici. Et nous y amenons nos amis. Lorsque j’ai envie ou besoin de décompresser, c’est mon endroit», reprend Laurence.

D’Oléron, le couple se souvient avant toute chose des vacances en famille, du vélo qu’ils font uniquement sur place, jamais dans leur campagne poitevine. «On a prévu de faire le tour de l’île, en sac à dos… un jour ! Il faut juste programmer cela !», lance mine de rien Laurence à Christophe qui en coureur de course à pied a ses circuits à Oléron ! On l’aura compris ces deux là adorent l’île lumineuse où ils s’imaginent vivre plusieurs mois par an lorsque l’heure de la retraite aura sonné. Cependant, cela ne les empêche pas d’avoir un œil critique sur leur lieu de villégiature. «Les routes sont défoncées, c’est de pire en pire. A part les pistes cyclables, rien n’a beaucoup évolué depuis 20 ans», tranche, sans détour, Christophe Roy. Il admet cependant que Saint-Pierre commence, «tout juste», à bouger avec une place Gambetta en plein réaménagement, des boutiques de plus en plus agréables. «A Saint-Pierre, il manque un peu de couleurs, des fleurs dans les rues, un peu de cachet quoi ! Saint-Denis, c’est très agréable, tout comme Boyardville. Saint-Trojan, on aime bien. Mais nous voulons que l’île conserve son côté sauvage», souligne Laurence. 

Coté traditions, les Roy sortent parfois de leur garage de la maison oléronaise la planche à églades ! Mais ils se souviennent surtout avec tendresse des huîtres farcies au pineau de leur ami René ou bien encore des encornets au beurre d’escargot préparés par une voisine. Pour leurs sorties au restaurant ils ont une préférence pour Les Jardins d’Aliénor au Château, l’Assiette du Capitaine à La Cotinière ou encore la Fleur de thym à Saint-Denis. Laurence estime comme un incontournable le petit noir à l’Olympia à Saint-Pierre, tout comme le passage dans les boutiques le Retour de plage ou les Hommes de l’île à Saint-Pierre. 

Ce qu’ils apprécient moins par contre c’est l’idée de l’instauration d’un droit départemental de passage. «Je laisse les élus de l’île décider ce qu’ils ont à faire mais je ne suis pas d’accord pour payer pour venir chez moi ! Nous payons déjà plein pot toute l’année, notamment pour le ramassage des ordures ménagères. Je fais fonctionner les commerces. Je ne viens pas avec la glacière dans le coffre de la voiture. Ce n’est pas pour les 2 € que cela pourrait nous coûter, c’est une question de principe. Les résidents secondaires ne sont pas des vaches à lait», argumente Laurence. Pour Christophe, même son de cloche. «Je ne sais pas trop quoi en penser pour les finances de l’île, les commerces...  Mais par principe, j’y suis opposé. Nous payons comme les Oléronais et en plus il faudrait payer de nouveau. C’est non !»

 

 

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