La Brée-les-Bains - N°127 - Mars-Avril 2014

«Notre trait de côte va mal»

Le maire a refusé de réceptionner les travaux de défense des côtes entrepris par le Conseil général estimant qu’ils n’étaient pas terminés et posaient des problèmes de sécurité.

Depuis plusieurs mois, la municipalité se bat contre l’érosion marine et ce sur deux fronts : sur le cordon dunaire et sur la plage, allée de la Digue. Outre la dune, plusieurs milliers d’euros ont également disparu dans des chantiers de défense des côtes à répétition. «Notre trait de côte va mal», se désole Jean-Jacques Naud, le maire, qui voit au fil des mois une partie de son budget partir dans d’improbables renflouements de sable. «L’érosion n’est pas maîtrisée sur notre trait de côte et nous n’avons pas les moyens de la maîtriser. Avant, les communes ne participaient pas aux travaux de défense côte mais maintenant cela a changé. Au début d’année, du fait des forts coups de vent, le Conseil général est intervenu sur la Grande plage, allée de la Digue, pour tenter de maintenir le trait de côte.» Le chantier s’est achevé le 24 février mais le maire a refusé de réceptionner les travaux estimant qu’ils n’étaient pas terminés. «Les pieux et enrochements tels qu’ils ont été placés ne permettent pas d’assurer la sécurité vis-à-vis des personnes qui se promènent sur la plage. Il y a un dénivelé trop important qui n’est pas protégé et donc potentiellement dangereux. Nous avons donc dû interdire l’accès.» La commune doit s’acquitter de près de 13 000 € pour ces travaux. 

Le cordon dunaire est-il un ouvrage de défense de côte ?

Parallèlement, la commune s’inquiète de l’évolution de son cordon dunaire censé protéger les habitations en arrière et créer, à terme, une nouvelle plage. «Notre cordon dunaire se fragilise sur son côté nord, reprend le maire. Après la tempête de janvier, nous avons remis du sable pour le renforcer, pour 7 000 €. Un nouvel apport est prévu, à hauteur de 17 000 €, pour faire face ainsi aux fortes marées annoncées en mars.» Des sommes prélevées sur le budget communal et qui commencent sérieusement à peser sur ce dernier. «Malheureusement, ce ne sont pas des solutions pérennes. Le sable mis en janvier est parti il y a bien longtemps et je ne suis pas très optimiste sur le sort de celui qui sera bientôt remis.»

Début février, le maire a écrit au Conseil général pour qu’il revoit sa position concernant le financement des travaux entrepris sur ce cordon dunaire. «Le Département considère que notre cordon dunaire est une protection douce et donc n’est pas éligible aux aides. Or j’estime que cela participe à la défense de côte.» Une conviction renforcée par la convention signée en février 2008 entre le préfet et la commune lors de la réalisation de cet ouvrage. Le premier article de cette convention stipule que la concession est destinée à permettre l’élaboration d’une défense de côte par réensablement et la défense contre la mer des infrastructures existantes en arrière du haut de plage. «Sur cette base, je demande donc au Conseil général de considérer ce cordon dunaire comme un ouvrage de défense de côte et donc de financer les travaux relatifs à sa consolidation.» Fin février, aucune réponse n’était encore parvenue en mairie.

 

 

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