Non à la résidence de tourisme
Alors qu'un nouveau permis de construire a été déposé pour la réalisation d'une résidence de tourisme, plusieurs fois attaquée par la SPPIO, les élus sont défavorables au projet, préférant agrandir et apporter des améliorations au camping.
La société «Oléron les dunes de l’Epinette» a déposé, à la mi-mai, un nouveau permis de construire pour la réalisation d’une résidence de tourisme sur la parcelle située entre le camping et les tennis de la ZAC des Landes. Pour mémoire, la société a déjà déposé deux permis de construire pour la réalisation d’une résidence de tourisme comprenant 96 logements, un bâtiment d’accueil et une piscine. Des permis soutenus par l’ancienne municipalité, favorable à l’aménagement de cette parcelle et à l’accueil de nouvelles personnes sur la commune, mais ces permis avaient été attaqués par la SPPIO. L’association estimait, entre autres, que plusieurs règles d’urbanisme étaient enfreintes. Une argumentation suivie, en partie, par le tribunal administratif qui avait annulé les permis de construire.
Pas découragé par ces recours, Bruno du Clary, promoteur de l’opération, a décidé de répondre point par point aux dernières remarques formulées par le tribunal administratif et a déposé un nouveau permis. «Nous n’avons pratiquement pas apporté de modifications par rapport au dernier permis car les points soulevés par le tribunal relevaient, à mon sens, plus d’une modification de permis de construire que d'une annulation. Cela dit, nous avons répondu aux remarques et c’est pour cette raison que nous présentons de nouveau ce projet qui est une très bonne chose pour l’économie du village.» Aujourd'hui, le promoteur ne semble pas craindre, outre mesure, la réaction de la SPPIO concernant son projet, mais celle de la mairie. En effet, comme il le soulignait lors de son arrivée à la tête de la municipalité, Jacques Verwicht, le maire, souhaite récupérer les terrains et n’est donc pas favorable à l’ouverture de cette résidence de tourisme. «Ce projet ne correspond pas à ce que nous souhaitons faire dans notre commune. Nous envisageons donc de refuser ce permis de construire. Notre volonté est d’aménager notre camping et de l’agrandir. Nous aimerions qu’il change de catégorie. De plus, nous avons besoin d’espace pour accueillir les camping-cars. Le plus intéressant serait alors de réaliser également une aire de passage pour eux.»
Des problèmes de sécurité
Même s’il est conscient que le promoteur a engagé de l’argent, le maire estime que la création d’une telle résidence à cet endroit pourrait poser de graves problèmes de sécurité. «L’endroit est fermé et exigu, je vois mal comment nous pourrions y laisser s’installer des dizaines de personnes.»
Pour Bruno du Clary, informé par la mairie de ce probable avis défavorable, les choses sont claires. «Depuis cinq ans déjà nous avons beaucoup travaillé et beaucoup investi sur ce projet. Nous ne pouvons pas l'annuler au seul argument que le conseil municipal n’est pas favorable et qu’il a d’autres projets pour cette parcelle, comme me l’a confirmé le maire. J’ai une promesse de vente valable encore pendant deux ans. Nous devrions nous rencontrer prochainement avec les élus. La balle est dans leur camp pour discuter et revoir le projet ou l’annuler. Dans ce cas-là, je demanderai, bien évidemment, des indemnités pour le travail effectué depuis des années. Mais je suis prêt à en discuter et à trouver des solutions. Cependant, je ne retirerai pas mon permis spontanément.»
Outre les attentes du promoteur, la commune, si elle souhaite agrandir son terrain de camping et générer ainsi de nouvelles rentrées d’argent pour les finances locales, devra répondre également aux exigences du schéma de cohérence territoriale de l’île d’Oléron qui est relativement restrictif en matière d’extension de camping.
En effet, le diagnostic du SCOT dénonce le nombre trop important d’emplacements de camping sur l’île. «Certaines de ces structures ont des incidences sur le paysage mais également sur l’environnement. Une augmentation de ces nuisances ne semble pas être souhaitable. Ainsi un gel du nombre d’emplacements dans l’hôtellerie de plein air est préconisé sur l’île d’Oléron. En outre, il est laissé le libre choix aux communes via leur PLU d’autoriser ou non l’extension pour la dédensification des aires de camping.»
Ainsi la commune pourra augmenter la surface de son camping pour des aménagements paysagers ou de confort mais ne pourra pas augmenter le nombre d’emplacements. Concernant les aires d’accueil de stationnement de camping-cars, le SCOT ne les considère pas comme des places de camping et cette demande pourra être alors étudiée avec plus de bienveillance comme cela a été le cas lors de la création d’une aire de stationnement de camping-cars en place et lieu d’un camping sur la commune de Saint-Denis.