Livres
Oléron croquée
Eric Raimbault, graphiste publicitaire à Paris, amoureux des paysages de la Charente-Maritime, a posé ses carnets sur l’île d’Oléron pour dessiner des instants de vie. Le résultat est coloré et vivant avec toujours la présence de personnages plus ou moins caricaturés. L’auteur nous entraîne autour des cabanes ostréicoles du Château, le long du port de la Cotinière, dans les rues de Saint-Pierre, le long du chenal d’Arceau, sur la plage de Boyardville ou encore au pied du phare de Chassiron. Une très belle promenade que l’artiste, conquis par ces paysages, semble avoir plaisir à partager avec le lecteur. Un joli petit livre à conserver près de soi et à consulter pour se réimprégner de l’ambiance oléronaise.
L’île d’Oléron, des images et des mots, Eric Raimbault, éd. La Bouinotte, 64 pages, 14,50 €
Mémoires en mer
Voici un livre passionnant pour les amoureux de la mer, de récits d’aventures et de courses au large, de rencontres avec les grands marins… L’auteur, Bernard Rubinstein, associe sa passion de la voile à son métier, journaliste, dont il doit sa vocation à Eric Tabarly avec lequel il a navigué. Il revient sur ses souvenirs marins qui débutent en 1960 aux Sables-d’Olonne et son apprentissage de la voile. Puis il présente Pen Duick III, qui «incarnait la modernité, le génie visionnaire de Tabarly» et qui gagne la prestigieuse course Sydney-Hobart en 1968, faisant alors la une de Paris Match.
En 1976, il passe quelques jours à bord du géant Club Méditerranée, monocoque de 72 m, quatre mâts, d’Alain Colas, avant le départ de la Transat anglaise. Il disparaîtra deux ans plus tard lors de la première Route du Rhum.
En 1979, c’est sur le drame de la course du Fasnet qu’il revient. 15 marins moururent lors d’une tempête au large des îles anglaises Scilly.
Parmi les rencontres marquantes, il y a aussi Olivier de Kersauson, qu’il suit depuis longtemps. En 1988, il se lance dans le tour du monde en solitaire par les trois caps sur son trimaran de 25 m Un autre regard. Il retiendra cette phrase du navigateur : «L’important, c’est ce que l’on fait, pas ce que l’on est.»
Ses souvenirs en mer sont aussi ceux des phares, qui le passionnent. En 1995, il assiste à une des dernières relève du gardien du phare de la Vieille, en pleine tempête, au large de la pointe du Raz. Plus proche de nous, en 1997, il découvre le phare de Cordouan à marée basse au petit matin : «Il semblait flotter sur un océan de sable encore immaculé. Tout me paraissait irréel, fantomatique.», «Sublime !». Il y passe près d’une semaine avec les derniers gardiens et décrit leur quotidien.
Il y a aussi ce 7 septembre 2014, quand l’Hermione quitte Rochefort : «Quel spectacle grandiose, digne d’une mise en scène hollywoodienne !»
Tous les chapitres de ce livre – il y en a 40 – sont passionnants et regorgent de nombreuses illustrations exceptionnelles. Les souvenirs de ce journaliste des mers sont précieux.
40 ans à la barre, les carnets d’un marin journaliste, Benrard Rubinstein, éd. Glénat, 258 pages, 25 €