Livres
Le Golden Globe, il y a 50 ans
En 1968, neuf marins s’élançaient depuis les côtes anglaises pour un tour du monde en solitaire et sans escale : le Golden Globe. En 2018, 50 ans plus tard, une trentaine de marins partiront le 1er juillet des Sables-d’Olonne (le départ n’ayant pu être organisé en Angleterre suite au Brexit) pour une course anniversaire dans les mêmes conditions : sans GPS, sans pilotes électriques et sur des bateaux de seulement une dizaine de mètres.
A cette occasion, Glénat ressort l’excellent livre de Peter Nichols, paru en 2002, qui revient sur la course originelle qui fut une invraisemblable aventure aux nombreux rebondissements. Certains n’avaient même pas d’expérience de la navigation en solitaire. Abandons, naufrage et même suicide – celui de Donald Crowhurst qui avait tenté de falsifier ses performances – marqueront la course dont seul Robin Knox-Johnston passera la ligne d’arrivée après 313 jours en mer car Bernard Moitessier, en bonne position pour gagner, décidera de ne pas s’arrêter afin de poursuivre sa route au large…
Ce livre se lit comme un roman que l’on a du mal à reposer tant les personnages et les situations sont extraordinaires. Pour une première course, ce Golden Globe fut vraiment épique. Peter Nichols a le talent pour nous la faire revivre de l’intérieur.
Golden Globe, Peter Nichols, éd. Glénat, 384 pages + 16 pages de photos d’époque, 22 €
Golden Globe Race 2018 : http://goldengloberace.com/fr
Retour sur l’odyssée tragique de Crowhurst
A l’occasion des 50 ans du Golden Globe et alors qu’un film est sorti sur l’incroyable aventure du navigateur Donald Crowhurst, Le Jour de mon retour, l’éditeur Arthaud réédite le livre écrit par deux journalistes du Sunday Times, le journal anglais sponsor de la course au large. Il sort initialement en 1971, soit deux ans après la découverte du drame et après une enquête journalistique minutieuse à la rencontre de tous les protagonistes, dont sa femme Clare.
L’histoire est à peine imaginable : un homme d’affaires en mal de publicité s’engage dans une course en solitaire sans escale à bord d’un trimaran de 12 mètres construit au dernier moment avec lequel il n’a jamais navigué. Les enjeux sont tels – il a hypothéqué sa maison, sa société se porte mal – qu’après de nombreuses avaries, plutôt que d’abandonner, il s’enferme dans la spirale infernale du mensonge, faisant croire qu’il continue la course alors qu’il fait des ronds dans l’eau dans l’Atlantique. Son bateau sera retrouvé sans son capitaine au milieu de l’océan, les documents retrouvés faisant penser que, se voyant démasqué, il a préféré se suicider.
Ce livre passionnant revient dans le détail sur cet homme complexe et son aventure dramatique.
L’étrange voyage de Donald Crowhurst, Ron Hall et Nicholas Tomalin, éd Arthaud, 400 pages, 19,90 €