Les moustiques
Comble du naturaliste, il est simple d’observer un moustique (famille des Culicidés) puisque c’est souvent lui qui nous trouve ! Pour être tout à fait juste, 32 espèces se cachent sous le nom de moustique, rien qu’en Charente-Maritime.
Visiteur de nos nuits au doux bruit, le moustique, ou bigaille en patois charentais, est un emblème de l’importance des masses : seul il nous préoccupe peu (quoique…), mais en nombre cela devient une autre histoire.
Ma vie de moustique
De l’ordre des diptères (comme les mouches), les moustiques ont un cycle biologique divisé en quatre étapes, les trois premières étant aquatiques et la dernière aérienne.
La ponte est effectuée dans ou sur l’eau. Après éclosion, les larves se nourrissent de phytoplancton, de bactérioplancton et de particules de matière organique en suspension dans l’eau. Elles participent ainsi à la bio épuration des eaux de leur gîte larvaire.
Deux à cinq jours plus tard, et après plusieurs mues, l’adulte ou imago émerge avant de s’envoler à proximité de son site de ponte. Peu de temps après, un accouplement aérien permettra à la femelle de stocker du sperme pour le reste de sa vie et ainsi terminer le cycle biologique en pondant à son tour de 20 à 200 œufs par ponte, une à cinq fois avant sa mort.
L’espérance de vie des moustiques adultes peut varier de deux-trois semaines à plusieurs mois. Les femelles de certaines espèces ont la capacité d’hiverner pour pondre au printemps suivant.
Un « vampire » muni d’une paille…
Chez les moustiques, les femelles, dites « hématophages », se nourrissent de sang. Ce dernier constitue l’apport nutritionnel nécessaire au développement des œufs. À l’aide de leur stylet, comparable à une aiguille creuse, elles injectent un peu de salive, mélange de vasodilatateur, anesthésiant et anticoagulant, responsables de la démangeaison redoutée ! C’est à ce moment-là qu’ils transmettent potentiellement les parasites, virus et autres bactéries.
Un certain attrait pour la sueur et l’alcool !
Les moustiques femelles repèrent leur proie grâce à leur odorat qui capte : le CO2 émis par la respiration et la transpiration, certains acides organiques comme l’acide lactique et l’acide butyrique, certaines molécules émises par la sudation et la dégradation de la sueur par la microflore de la peau, le sébum, l’urine ou encore les vapeurs d’alcool et de parfum. Elles sont également équipées de thermorécepteurs qui leur permettent de trouver la veinule où piquer. Autrement dit, si vous souhaitez attirer les moustiques femelles, faites un peu d’effort physique au crépuscule l’été après avoir mangé du fromage et bu une bière, cela ne ratera pas !
Le plus grand tueur en série du monde !
Le moustique est l’animal le plus mortel au monde. En effet, il est responsable de plus de 725 000 morts par an causées par des maladies potentiellement graves, telles que la malaria (paludisme), le chikungunya, la dengue, le virus Zika et la fièvre jaune.
Et pourtant, dur dur d’être un moustique…
Que ce soit durant leur phase aquatique ou aérienne, les moustiques sont la proie de nombreux animaux qui s’en nourrissent : batraciens, oiseaux, poissons, crustacés, araignées, libellules, chauves-souris…
En Charente-Maritime, des campagnes de démoustification sont menées par l’EID Atlantique afin de supprimer les gîtes larvaires et de réduire la fréquence des éclosions par une gestion hydraulique concertée. Aujourd’hui, dans un souci de préservation du milieu, les produits chimiques ont été remplacés par le bacille de Thuringe (BTI de son petit nom), labellisé Ecocert et Nature et Progrès, qui agit exclusivement sur les larves de diptères. Avec l’arrivée dans nos régions du moustique-tigre, vecteur potentiel de maladies, la vigilance est accrue.
Photo © CPIE MO / Jean-Baptiste Bonnin
Comment éviter la pullulation des moustiques ?
- Favoriser une belle biodiversité au jardin (et ailleurs) permet d’accueillir les prédateurs naturels des moustiques.
- Éviter les petits endroits d’eau stagnante tels les fonds d’arrosoir ou les vieux seaux d’eau de pluie, véritables repères à moustiques (moustiques tigres notamment).
- Adapter ses activités : éviter les horaires d’activité des moustiques, porter des vêtements longs, amples et de couleur claire, éviter les parfums et utiliser des moustiquaires.
Le saviez-vous ?
Certaines espèces sont particulièrement attirées par l’Homme, mais la majorité d’entre elles sont plutôt mammophiles, ornithophiles, batracophiles, herpétophiles voire même entomophiles !
Certaines espèces de moustiques sont adaptées aux milieux naturels d’eau saumâtre ou salée (marais, lagunes, prés salés…).
Les moustiques participent à la pollinisation des plantes à fleurs en se nourrissant de nectar et de jus sucrés.
Pour en savoir plus :
- Le moustique tigre - The film (IRD) (ci-dessous)
- www.maxisciences.com/moustique/moustique-que-se-passe-t-il-quand-l-insecte-vous-pique-reponse-en-video_art30462.html
- eidatlantique.eu/page.php?P=144
- www.insectes-net.fr/culex/culex2.htm
- www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies
- solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/risques-microbiologiques-physiques-et-chimiques/especes-nuisibles-et-parasites/moustiques
Cette fiche est réalisée par CPIE Marennes-Oléron
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Juillet/Août 2024
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