L’élégante aigrette garzette
Impossible de parcourir Marennes-Oléron sans apercevoir les aigrettes garzettes, ces petits hérons tout blancs qui embellissent à toute saison nos marais, nos plages et notre ciel.
Ce fier échassier, autrefois chassé, est redevenu l’un des plus communs de la région, pour le bonheur des amateurs de nature et de paysages.
Petit bémol, c’est le cas de le dire : son ramage et son plumage ne s’accordent pas du tout ! Son cri est une sorte de «krrââh», qu’elle pousse une ou plusieurs fois lorsqu’elle est dérangée. Le soir, on peut les voir arriver par petits groupes à leur dortoir, très bruyant. Elles se disent sûrement «bonne nuit» : «krrââh, krrrââh».
Un bec comme un poignard
Grégaires, les aigrettes nichent aussi en colonies, souvent parmi d’autres espèces de hérons. Mais elles se séparent pour aller chasser : crevettes, vers, petits poissons, rainettes… Comme le héron, ses longues pattes lui permettent d’explorer les marais. Presque immobile, elle repère sa proie, puis détend brusquement son cou. Son bec acéré peut capturer ces petites proies ou les percer mortellement, avant de les avaler, tête en premier.
Ne pas confondre
De loin, il n’est pas toujours évident de distinguer une aigrette d’un héron garde-bœufs, qui est également blanc et de taille comparable.
Voici une astuce pour épater votre entourage : le garde-bœufs se tient généralement près des animaux, vaches et chevaux (il est friand des insectes présents sur les bouses et le crottin), alors que si l’oiseau pêche en marais, c’est une aigrette.
Aux jumelles ou de plus près, on se fiera au bec : court et jaune chez le garde-bœufs, noir et long chez l’aigrette.
D’autres espèces plus rares peuvent être confondues, mais plus faciles à distinguer, même à bonne distance : la spatule, qui a un énorme bec aplati, et la grande aigrette, aussi longue qu’un héron cendré, qui a le bec jaune.
Chassée pour ses plumes
Pendant la période nuptiale, deux plumes spéciales, appelées justement aigrettes, lui poussent sur la tête. Les plumes de sa poitrine sont aussi particulièrement fines et découpées.
Quoi de plus beau pour orner les chapeaux des dames de la bourgeoisie d’autrefois ?
Peu farouches, et nettement plus faciles à trouver que les autruches, les aigrettes ont payé un lourd tribut à cette mode, fin xixe. L’espèce est désormais protégée et se porte plutôt bien.
Photo © CPIE MO
Où l’admirer ?
Il n’y a rien de plus aisé : les aigrettes sont dans tous les marais de la région, salés, saumâtres et doux. On peut aussi les trouver sur les estrans vaseux, par exemple près du Château-d’Oléron. Le soir ou le matin, elles se déplacent en petites escouades pour rejoindre leur lieu de pêche ou leur dortoir. D’ailleurs, il y en a sans doute un non loin de chez vous, où vous pourrez profiter du spectacle… Y compris du son !
Pour en savoir plus :
La page web «oiseaux-birds» : www.oiseaux-birds.com/fiche-aigrette-garzette.html
Petit livre (disponible au CPIE) : Aigrette, P. Huet et J. Chevalier, Conservatoire du Littoral
Un film pédagogique (8 minutes) de 1962 : www.canal-u.tv/video/cerimes/l_aigrette_garzette.9209
Cette fiche est réalisée par CPIE Marennes-Oléron
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Avec le soutien de naturalistes de Marennes-Oléron
Juillet/Août 2024
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