Le Tour de France s’élancera de la citadelle
Mardi 7 juillet 2020, les coureurs cyclistes du Tour de France prendront le départ du Château pour une étape inédite de 170 kilomètres reliant l’île d’Oléron à l’île de Ré.
L’annonce au grand public a eu lieu le 15 octobre, au Palais des congrès de Paris. Le Château-d’Oléron sera la ville de départ de la 10e étape du Tour de France 2020. Le mardi 7 juillet, le peloton s’élancera au pied de la citadelle pour une étape de 170 km qui se terminera dans l’île de Ré. « Je suis ravi pour ma commune, ravi pour l’île d’Oléron, ravi pour la Charente-Maritime. Comme nous sommes une ville de départ, le village des coureurs va pouvoir être visité. Ça va lancer magnifiquement la saison », se félicite Michel Parent, maire du Château.
Le village sera installé sur les 6 hectares du site de la citadelle. Ce qui va engendrer une certaine logistique à gérer pour la commune. « Si je n’avais pas rencontré le directeur en charge des départs, j’aurais pu être inquiet. Mais tout est très bien rodé. Ils sont venus visiter les lieux il y a six mois sans que je sois au courant, tout a été étudié en amont. Par exemple, une passerelle provisoire sera créée pour enjamber le port afin de faire face à l’afflux de spectateurs. Il va y avoir beaucoup de semi-remorques mais nous avons de la place à la citadelle, sans doute plus que dans certains villages de haute montagne qui accueillent des étapes », affirme Michel Parent.
« Une étape sportive »
L’étape qui part du Château est inédite. Elle rallie Saint-Martin-de-Ré en passant par Royan, Rochefort et La Rochelle. Un itinéraire essentiellement côtier, mais qui va traverser des zones de marais. « L’étape relie deux îles, va d’une citadelle à une autre. C’est exceptionnel. J’ai discuté avec Christian Prudhomme, le patron du Tour, qui pense que cette étape sera sportive », confie le premier magistrat.
Le spectacle promet d’être au rendez-vous de cet événement colossal orchestré par le Conseil départemental de la Charente-Maritime, qui a grandement contribué à la venue de la Grande Boucle. Lequel doit prendre à sa charge 70 % de l’investissement nécessaire à l’accueil du Tour, les 30 % restants étant répartis entre les huit intercommunalités du territoire traversées par le peloton, dont la Communauté de communes (CdC) de l’île d’Oléron. Le coût annoncé est de 450 000 € pour le compte d’Amaury Sport Organisation (ASO), société organisatrice du Tour. Le Département a voté des crédits à hauteur de 1 M€ à inscrire au budget primitif 2020 : 410 000 € au titre du partenariat sportif avec ASO ; 390 000 € pour le programme événementiel et promotionnel pendant les trois jours ; 100 000 € pour les animations organisées en amont de l’événement et 100 000 € pour les sélectionnés de l’appel à projets fédérateurs « autour de la Charente-Maritime et du vélo ». Le « barriérage », lui, sera à la charge seule des municipalités. Un investissement conséquent, qui promet d’être rentable selon Stéphane Villain, en charge du sport, de la jeunesse et du tourisme au Département : « Sur le Tour, un euro investi est égal à deux euros de retombées », déclarait-il au journal Sud Ouest le 19 octobre. À l’échelle nationale, l’événement diffusé dans 190 pays rassemble 10 à 12 millions de spectateurs.
Le peloton était venu en 1983
En 2020, l’île d’Oléron accueille le Tour de France pour la deuxième fois de son histoire. En 1983, elle était la première île à accueillir une étape de la Grande Boucle. Partis de Nantes, les coureurs avaient franchi le pont puis pédalé vers « Le Château-d’Oléron puis la Gaconnière, le Petit-Deau, les Chasserles, la Dresserie avant d’arriver à Saint-Pierre-d’Oléron », comme le décrivait l’historien Christophe Bertaud dans notre numéro 123. Déjà, l’événement rassemblait les foules. « La première étape en Charente-Maritime est un succès populaire comme le rapporte le lendemain le journal Sud Ouest. ‘’Le Tour de France 83 a vu hier sa journée la plus chaude. Au surplus, depuis l’entrée de la course dans le département au pont du Braud jusqu’au terminus à Saint-Pierre-d’Oléron, les bas-côtés ont toujours été abondamment garnis. L’objectivité nous oblige cependant à préciser que la foule a atteint des proportions considérables après le franchissement du pont d’Oléron, avec le renfort des touristes.’’ », retranscrit l’historien. Le vainqueur de l’étape fut le jeune Italien Riccardo Magrini, qui « avait fait le kilomètre pour piéger les sprinteurs à Saint-Pierre-d’Oléron », rapporte le site du Tour.