Grand-Village - N°126 - Janvier/Février 2014

Le projet de la maison éco-paysanne (enfin) dévoilé

Les élus communautaires ont eu du mal à départager les trois projets présentés par des architectes dans le cadre de l’aménagement du site de la maison paysanne. C’est le cabinet BL2 architectes qui construira la future maison éco-paysanne.

Il y a trois ans, la maison paysanne, vidée de ses nombreuses collections de coiffes et autres objets du passé, fermait ses portes. Les collections partaient alors à la restauration. C’est parce qu’elles s’abimaient dans ce lieu inadapté que sa fermeture avait été décidée. Et force est de constater qu’il n’y a pas eu depuis de manifestation de visiteurs en colère pour réclamer sa réouverture. Mais parallèlement aux travaux de restauration, les élus de la communauté de communes planchaient sur le projet d’aménagement du site de la maison paysanne. «Lors de sa fermeture, explique Patrick Moquay, président de la communauté de communes, nombre de personnes étaient persuadées qu’elle ne rouvrirait jamais ses portes. Nous avions alors deux possibilités  : soit nous abandonnions ce site, soit nous décidions de l’aménager et de le développer. Ce qui était certain c’est que le local existant était inadapté à l’accueil du public et à la conservation des collections. Pour ma part, l’abandon n’a jamais été envisagé. J’ai toujours estimé que cet endroit devait devenir l’écomusée de l’île d’Oléron. Mon idée étant que les différentes facettes du patrimoine d’Oléron soient présentées dans plusieurs sites. Un maillage racontant chacun à leur manière toutes les richesses de l’île : le sel au port des Salines, l’ostréiculture à Fort Royer... Le musée de Saint-Pierre étant alors la porte d’entrée avec une synthèse de ce que l’on peut découvrir sur Oléron. Le moulin de La Brée et la maison paysanne représentant alors le volet paysan.» Le moulin de La Brée pour la production agricole locale et la maison paysanne pour un éclairage sur le mode de vie oléronais et son architecture. Ainsi les élus ont-ils décidé de développer ce lieu emblématique situé au cœur même du bourg de Grand-Village.

La rénovation des bâtiments existants n’étant pas envisageable, la construction d’un nouveau bâtiment a été acté. Il sera implanté devant la maison actuelle, le long du boulevard de la Plage. Les architectes ont misé sur des matériaux tels que le verre, la pierre ou la chaux. L’architecture traditionnelle oléronaise étant prise comme base de réflexion. A l’intérieur, quatre zones seront délimitées créant ainsi autant d’atmosphères différentes : le couloir où l’on parlera des ressources du territoire ; la «thieuzine» (cuisine) où les objets seront mis en scène ; une autre zone permettra de mettre en valeur le travail de la terre et enfin des alvéoles seront aménagées pour les produits transformés et commercialisés. Comme pour l’architecture le parti pris est celui de la simplicité avec du mobilier en bois, même si des écrans multimédia seront omniprésents pour présenter les objets. Comme le soulignera Joseph Hughes, directeur des services de la CdC lors de la présentation du projet aux élus communautaires, «ce n’est pas Guggenheim. Il n’y a rien de révolutionnaire. Il s’agissait avant toute chose de réaliser un bâtiment neuf sur le site tout en maintenant les éléments de bâti ancien. Ce bâtiment contemporain pouvant alors accueillir dans de bonnes conditions de conservation les collections.» A l’extérieur, des cheminements seront également aménagés. Dans sa présentation, le cabinet d’architectes parle d’un «parcours scénographie extérieur qui s’appuie sur l’oralité et l’environnement sonore comme témoin des modes de vie et de la vie quotidienne». Dans les faits cela se traduira par des bornes audio racontant alors les secrets du puits, les causeries de la thieuzine ou bien encore le soufflet de la forge… Le coût prévisionnel des travaux est de l’ordre de 750 000 €. La nouvelle maison paysanne pourrait ouvrir ses portes dans le courant de l’année 2015.


La SPPIO, sceptique, attend le permis de construire

Avant même que le projet final ne soit dévoilé, Monique Vidalenc, présidente de la SPPIO, faisait savoir que l’association, par principe, était opposée à une construction qui viendrait obstruer le seul endroit remarquable de la commune. A la découverte des plans, elle persiste. «Bien évidemment nous attendons d’étudier le permis de construire mais nous ne souhaitons pas de construction dans ce coin qui donne  son caractère de village vert au bourg. Si cela bouche la vue alors nous ne sommes pas d’accord. Et puis où iront se garer les voitures et les nombreux cars de visiteurs ? Des parkings supplémentaires sont-ils prévus et si oui à quel endroit ?»

 

 

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