Le moulin ne sera pas classé
Depuis plusieurs mois, les élus réfléchissaient à l’opportunité de demander le classement du moulin acquis par la communauté de communes pour le réhabiliter et en faire un lieu d’exploitation et de vie. Finalement, malgré l’avis favorable de la commission régionale du patrimoine et des sites, le moulin ne sera pas classé.
En 2012, alors que la communauté de communes de l’île d’Oléron vient d’acquérir pour 550 000 € le moulin de la commune, cette dernière sollicite l’inscription de l’édifice au titre des monuments historiques. Plusieurs dossiers ont été montés dans cette optique. Ils ont alors permis de nourrir l’information sur l’historique notamment de ce moulin dont la construction se situe entre le xiiie et le xvie siècle. Le service documentaire des monuments historiques a également travaillé sur l’histoire de l’édifice. «Lors des rencontres entre les élus communautaires et les services des monuments historiques, les élus ont toujours été très clairs sur le projet envisagé sur le site, à savoir restaurer le mécanisme du moulin pour utiliser ce dernier et faire de ce site un lieu de découverte, précise Emilie Drouyer, responsable des musées et du patrimoine. Ce projet a été présenté plus précisément en commission régionale du patrimoine et des sites en avril dernier.»
Durant cette réunion, la commission a beaucoup débattu sur le projet, notamment en raison de la réhabilitation. Dans le projet présenté il est indiqué, en effet, qu’il faut démonter le mécanisme et le remonter à l’identique. «Le mécanisme actuel est très vieux et n’a pas été utilisé depuis des décennies. En l’état, il n’est évidemment pas utilisable.» La commission donne alors un avis favorable à ce classement… à condition que les élus ne touchent à rien à l’intérieur du moulin. Il fallait donc faire un choix entre la conservation du patrimoine matériel avec une restauration a minima juste pour consolider l’existant ou alors favoriser une conservation pour un patrimoine immatériel en mettant en avant le savoir-faire d’un meunier. Un choix difficile d’autant que la programmiste recrutée pour ce dossier ainsi que l’inspecteur du patrimoine présent sur place en septembre dernier ont évoqué la possibilité d’installer un meunier dans les bâtiments annexes, ce qui permettrait de conserver le moulin en état et donc d’avoir une minoterie à proximité. «Les élus, attachés à la mobilité du moulin et donc au fait de le voir tourner, ont finalement décidé de poursuivre leur projet de réhabilitation des lieux. Cela implique donc de déposer le mécanisme actuel pour le refaire à l’identique ce qui n’est donc pas compatible avec l’inscription.» Le moulin, même s’il le mérite amplement, ne sera pas classé. Cette démarche auprès des service des monuments historiques a permis de confirmer, s’il en était encore besoin, l’intérêt architectural du lieu et a aussi permis d’étoffer les connaissances sur l’édifice. Etre classé aurait été une reconnaissance supplémentaire mais est-ce bien nécessaire puisque, lors des journées du patrimoine, en septembre dernier, près de 450 personnes sont venues le visiter ?
La CdC poursuit donc son travail pour la réhabilitation en s’attachant à trouver des financements. Un appel au mécénat des entreprises a été lancé et une souscription publique sera lancée auprès du public dans les mois à venir, «dès que le projet sera un peu plus finalisé».