Le maceron, présent toute l’année
Très commune sur les îles de Charente-Maritime et aux alentours, cette plante est constituée d’un beau feuillage composé et recouvre de grandes surfaces dans les zones ouvertes (marais, bords de chemin) en fin d’hiver. Au mois d’avril, quand les fleurs poussent, elles forment alors de véritables haies naturelles où bourdonnent les insectes.
En fin d’été, il est possible de se délecter de quelques graines noires du maceron (photo ci-contre à gauche), au goût fortement poivré, qui croquent sous la dent du promeneur et le réveillent pour ses prochains kilomètres !
Anciennement cultivé, en particulier dans les potagers du Moyen Âge, le maceron a été supplanté par le céleri et le persil dans les jardins. Il est vrai que son goût est un peu plus amer que le persil, que le fenouil, que l’angélique ou que le céleri, toutes plantes cousines du maceron et appartenant à la famille des apiacées (anciennement ombellifères).
Avant d’aller plus loin, rappelons qu’avant de manger une plante il faut s’assurer de sa bonne identification. C’est assez facile avec le maceron mais attention : certaines plantes de cette famille sont toxiques comme les cigües ou l’oenanthe safranée, qui a causé le décès d’un jeune homme en stage de survie pendant l’été 2020.
Les jeunes feuilles peuvent s’utiliser en remplacement du persil. La racine se mange cuite : un peu comme le céleri rave, on l’apprécie en fin d’hiver. Au printemps, on peut manger les jeunes tiges ou même relever une salade avec quelques boutons floraux. Enfin, dès le mois d’août, il est facile de récupérer quelques poignées de graines noires que l’on pourra utiliser en poivre (un peu amer mais original en tout cas !).
Les impatients pourront récolter les graines encore vertes et les faire mariner comme des câpres.
Un atout santé et facilement cultivable...
Riche en vitamine C, comme le persil, le maceron a des propriétés apéritives et digestives, mais aussi diurétiques, anti-asthmatiques et dépuratives.
Et si les millions de plants sauvages ne suffisent pas, il est aussi facile de le cultiver. Cette plante aime le soleil, s’adapte à différents sols, est bonne voisine des autres plantes potagères et aromatiques, et très peu sensible aux maladies.
Aérodrome à pollinisateurs
Au moment de la floraison qui arrive tôt pour cette espèce, il est intéressant de s’approcher des fleurs en ombelles pour y observer les insectes : ce sont d’abord les premiers papillons de l’année que l’on verra, de nombreuses syrphes et autres abeilles, puis en regardant de plus près, une foule de petits insectes pollinisateurs minuscules (comme des fourmis, pucerons ou encore coccinelles) auxquels les petites fleurs conviennent bien.
Evidemment, cette concentration d’insectes attire aussi les araignées et notamment les thomises : comme avec les carottes sauvages par exemple, ces « araignées-crabes » sont tapies au bord de la fleur, les crochets en avant, prêtes à bondir sur l’insecte étourdi qui croyait juste se sustenter plutôt qu’être mangé !
Photo © Iodde
Le saviez-vous ?
Connu des Etrusques, puis introduit par les Romains, le maceron faisait déjà partie des 94 plantes recommandées par Charlemagne dans ses fameux « capitules », les articles de réglementation qu’il avait fait publier pour sa grande réforme de l’agriculture, déjà…
Le nom de maceron provient de l’italien Macerone qui signifie « originaire de la Macédoine » où la plante était abondante et réputée.
Son nom scientifique est Smyrnium olusatrum.
Pour en savoir plus :
Les livres d’Anne Richard, botaniste de Charente-Maritime, sur les plantes sauvages et leur cuisine.
La page détaillée de Zoom nature : www.zoom-nature.fr/le-maceron-lhomme-et-la-mer
Une vidéo sur les usages : ci-dessous
La page écotourisme en Gironde : www.jardin-et-ecotourisme.fr/maceron-97.htm
Cette fiche est réalisée par CPIE Marennes-Oléron
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Avec le soutien de naturalistes de Marennes-Oléron