Nature - N°181 - Mars/Avril 2023

Le faucon crécerelle

Sur l’île d’Oléron, le climat permet aux faucons crécerelles de rester toute l’année. Néanmoins, certains individus nichant plus au nord de l’Europe viennent grossir les rangs pendant l’hiver. D’autres ne font que passer, poursuivant leur voyage jusqu’en Espagne ou en Afrique du Nord.

Seulement absent des grandes forêts et des zones agricoles intensives, polluées ou sans arbre, le faucon crécerelle affectionne les secteurs ouverts (plaines, marais) mais aussi les bords des routes où il scrute les bandes tondues. Ce rapace diurne niche dans de vieux nids de corneilles, ou dans des niches de bâtiments hauts. 

Le faucon de la taille d’un pigeon

Rapace de petit gabarit, le crécerelle appartient à la famille des faucons du fait de ses ailes en forme de faux. Discrète, la femelle est plutôt uniforme, de couleur beige tacheté de noir. Les jeunes ont le même plumage même si les motifs sont un peu plus grossiers. Les mâles adultes sont plus contrastés : leur tête est gris-bleu, le masque barré par une moustache noire typique des faucons. Le dessus de leurs ailes est plus roux. En vol, les plumes de la queue du mâle sont moins rayées que celles de la femelle. 

Le son du faucon

Ses capacités vocales lui valent son nom scientifique : Falco tinnunculus. En effet, le terme tinnunculus vient du latin tinnio qui signifie « tinter », émettre un son clair, du fait de son chant aigu et saccadé : « kî-kî-kî-kî-kî », lui ayant valu le nom de crécerelle, en référence à l’instrument.

Dès la fin de l’été, lorsque les juvéniles ont toutes leurs plumes et ont bien appris à chasser par eux-mêmes, ils sont expulsés par leurs parents du territoire qu’ils ont toujours connu. C’est une période de forte activité sonore où l’on entend beaucoup à la fois les jeunes crier pour piailler de la nourriture et les adultes qui les rouspètent pour qu’ils s’en aillent vivre leur vie.

Le rapace qui chasse avec grâce

Le faucon crécerelle est commun dans nos campagnes où il chasse les rongeurs avec vivacité.  Il lui arrive également de consommer de gros insectes comme les criquets, des grenouilles ou des lézards. En tous cas il mange beaucoup, car son mode de chasse est gourmand en calories. 

Comme pratiquement tous les rapaces, sa vue est perçante. Il n’a aucun souci pour repérer d’assez loin un campagnol. Il peut d’ailleurs voir certains ultraviolets, ce qui lui permettrait de repérer les traces d’urine laissées par les rongeurs. La panoplie du parfait chasseur se complète d’un bec crochu et de puissantes serres jaunes.

Sa manière de chasser est caractéristique. Avant de fondre sur sa proie, il va la repérer longuement par un vol stationnaire : il bat des ailes, la queue en éventail pour se stabiliser, sans changer de place, comme suspendu. On appelle cette attitude le « saint Esprit », probablement par analogie avec la croix que forment ses ailes et son corps. Cela lui permet de repérer précisément ses proies au sol, même dans les terrains dépourvus de perchoirs.

Photo © CPIE MO


Protégeons le faucon

Malgré sa grande capacité d’adaptation, et comme la majorité des prédateurs, il souffre de l’artificialisation des sols et de la pollution des chaînes alimentaires par les pesticides. Ses effectifs sont partout en diminution. L’espèce est protégée, comme tous les rapaces en France.


Cette fiche est réalisée par CPIE Marennes-Oléron 

05 46 47 61 85 - 111 route du Douhet - 17840 La Brée-les-Bains - www.iodde.org

Avec le soutien de naturalistes de Marennes-Oléron

 

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