Le circaète Jean-le-Blanc
Grand rapace diurne, le circaète Jean-le-Blanc affectionne particulièrement les milieux arides et ouverts tels que les marais de l’Île d’Oléron, où il n’est pas rare de l’observer en vol lors des éclaircies, moments où les reptiles se réchauffent au soleil.
Sur l’île d’Oléron, le circaète trouve de quoi nicher dans les forêts domaniales, à proximité des marais et plaines où ils dénichent différents reptiles, notamment des serpents comme les vipères et les couleuvres vertes et jaunes. Migrateur, le circaète visite nos régions à la belle saison, de mars à octobre. C’est à la fin de l’été qu’il migre vers le continent africain, où il passe l’hiver, loin du froid.
Signes distinctifs
Le circaète Jean-le-Blanc est un rapace de grande taille : il peut faire jusqu’à 1,80 m d’envergure ! D’aspect clair, sa poitrine blanche est tachetée de marron et le dessus de son corps est marron/brun. Les jeunes sont généralement plus clairs les premières années.
Etroite à la base, sa queue en éventail présente trois ou quatre bandes sombres. Lorsqu’elle est fermée, son bout est droit et les coins sont aigus. Coquet, et pour ne pas être confondu avec la buse, le circaète est vêtu de jolies bottes d’un gris bleuté. En revanche, plus subtil que la buse, il ne présente pas de taches sombres sous les ailes et leur bout est plus pâle. Au repos, son cou court, sa large tête et ses yeux jaunes lui donnent une allure de rapace nocturne.
De la couleuvre en hors-d’œuvre !
Le circaète se nourrit de reptiles, qu’il avale entiers, la tête en premier ! Il « anesthésie » ses proies en leur cognant violemment la tête sur une branche ou sur le sol à grands coups de bec ! Ce glouton affectionne notamment les couleuvres qu’il préfère aux vipères et aux orvets. Grand chasseur de serpents, il jouissait au Moyen Âge d’une image très positive auprès de l’Église qui voyait en lui un destructeur performant de cette émanation de Satan. Ainsi il a été nommé « Jean » en référence au disciple préféré du Christ et surnom donné aux gens habiles et adroits.
Voltige de circ’
Excellent planeur, comme le vautour, le circaète se déplace généralement sans battre des ailes, en formant de larges courbes. Circaète vient du grec Kirkos Aetos qui signifie « faucon aigle » et pour cause, comme le faucon crécerelle, il a pour particularité d’inspecter le territoire en pratiquant le vol stationnaire dit « du Saint Esprit » du fait de sa forme angélique en position statique. Il n’est pas rare de le voir ainsi, même très haut dans le ciel. Il approche ses proies par paliers et réalise un piqué final, généralement fatal.
Oisillon d’avril !
En avril, la femelle pond un seul œuf, dans un nid tapissé de feuilles vertes et d’aiguilles de pin, fournies par les chênes verts et pins maritimes de nos forêts. Caché au sommet d’un arbre, dans un bosquet ou une forêt, le nid est quasiment invisible du sol. Fidèle à son site de reproduction, le circaète peut néanmoins changer l’emplacement du nid régulièrement.
La migration débute mi-août, les parents précédant d’un ou deux jours les jeunes. Ce mouvement migratoire postnuptial connaît son apogée au cours de la seconde quinzaine de septembre, et jusqu’à fin octobre. Bruyant lors de la nidification, l’un des cris du circaète ressemble à celui du loriot « kiou » ; un autre, plaintif « mii-ok ».
Le saviez-vous ?
Doté d’écailles sur les tarses et de plumes épaisses, le circaète Jean-le-Blanc est armé contre les attaques de reptiles. Pour autant, il n’est pas immunisé contre le venin de vipère...
Pour en savoir plus :
La Fiche Projet « Circaète Jean-le-Blanc, Circaetus gallicus (Gmelin, 1788) » issue des Cahiers d’Habitat « Oiseaux » du MNHN :
https://inpn.mnhn.fr/docs/cahab/fiches/Circaete-jeanleblanc.pdf
Le livre de Bernard Joubert Le Circaète Jean Le Blanc (2001). Eveil Nature, Saint-Yrieix-sur-Charente. 72 p.
Cette fiche est réalisée par CPIE Marennes-Oléron
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Avec le soutien de naturalistes de Marennes-Oléron