Nature - N°146 - Mai/Juin 2017

La rainette méridionale ou l’orchestre du marais

Très commune sur Marennes-Oléron, en particulier dans les marais doux et saumâtres, la rainette a l’un des chants les plus sonores de la faune locale. Au début du printemps, si la température dépasse 10 degrés et que le temps est humide, le concert commence. Il durera tout l’été. 

Dès qu’un mâle rainette lance son cri d’amour, les voisins ne tardent pas à l’imiter : c’est à qui se fera le plus entendre aux environs. Certains n’hésitent pas à chanter dans un seau, une gouttière, derrière un volet ou tout objet qui ferait office de caisse de résonance, pour produire un maximum de bruit ! 

Dans la grande région, on connaît deux espèces de rainettes : l’arboricole (qui vit plus au nord et à l’est) et la méridionale, la plus présente sur le bassin Marennes-Oléron. On peut les distinguer par leur chant : leurs coassements sont très vifs et répétés (plusieurs par seconde) chez la rainette du nord, alors que notre rainette y va bien plus tranquillement… Son nom scientifique évoque aussi le sud : Hyla meridionalis.

Dans la fable «La grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf», Jean de La Fontaine évoquait peut-être bien une rainette. Le sac vocal est en effet très grand, et situé sous la gorge, ce qui est impressionnant. Les grenouilles vertes ont, elles, deux petits sacs vocaux de chaque côté de la bouche : impossible de singer le bovin !

Contrairement aux grenouilles et aux crapauds, les rainettes sont de très bonnes grimpeuses : leurs doigts se terminent par de petits disques adhésifs qui leur permettent de monter sur toutes les surfaces verticales : feuilles, écorces, murs, vitres... Si elles sont dérangées, elles sont aussi capables de sauter et de s’accrocher à une feuille mouillée, sans glisser !

Il est connu que certains Indiens d’Amazonie frottent leurs pointes de flèches sur de petits amphibiens, rendant l’arme mortelle du premier coup. Interdiction absolue de toucher à ces dendrobates, cousines de nos rainettes : leur venin ultra puissant les préserve des prédateurs mais peut aussi tuer un homme. Dans nos régions, les amphibiens fabriquent aussi du poison. Assez fort (mais pas mortel) chez le crapaud commun, ce bouclier chimique est très léger chez nos rainettes. De toute façon, il ne faut pas les toucher : cela leur abîmerait la peau, par laquelle elles respirent en partie. En outre, leurs os sont fins et fragiles. Comme tous les amphibiens de France, la rainette est un animal protégé et un précieux mangeur d’insectes.


Amusant !

Les rainettes sont, normalement, d’un vert éclatant, qui leur permet de se chauffer au soleil sur des feuilles en restant peu visibles de leurs prédateurs. Mais certains individus misent sur l’originalité : on en trouve parfois de couleur bleue (le pigment jaune est alors manquant). Il en existe aussi des jaunes, des brunes, parfois avec des points sombres… Une rainette qui aura passé trop de temps assise dans l’eau froide aura aussi l’arrière plus foncé que la partie avant. Amusant !

 

Pour en savoir plus :

- Une petite vidéo montrant des rainettes : https://youtu.be/SGJZGxNjNNc (ci-dessous)

- Atlas des amphibiens de Poitou-Charentes (télécharger la version 2002) :

www.poitou-charentes-nature.asso.fr/IMG/pdf_Atlas_Amphibiens_Reptiles_Poitou-Charentes_2002.pdf


Cette fiche est réalisée par CPIE Marennes-Oléron 

05 46 47 61 85 - 111 route du Douhet 17840 La Brée-les-Bains - www.iodde.org

Avec le soutien de naturalistes de Marennes-Oléron

 

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