Ile d'Oléron - N°125 - Novembre/Décembre 2013

La présence des sangliers en passe d’être régulée

Au début des années 2000, l’île a dû faire face à une profilération de sangliers. A la suite des efforts de chasse consentis par les chasseurs d’Oléron, leur nombre tend à se stabiliser.

Depuis la tempête de 1999, les sangliers se sont multipliés sur l’île. En effet, après son passage, des forts se sont créés dans les bois. Il s’agit d’enchevêtrements de branches et de ronces qui forment alors des tanières pour les animaux. Des cachettes d’où ils sont difficilement délogeables. Ainsi les sangliers ont-ils pu tranquillement se reproduire sans que les chasseurs puissent intervenir. «Avant 1999, explique Jean-Pierre Dodin, président de l’Association communale de chasse agréée (ACCA) de Dolus, lorsqu’on chassait un sanglier il remontait dans la forêt à Boyardville ou à Saint-Trojan, maintenant ils sont un peu partout et ne reviennent plus en forêt. De plus, ils se reproduisent toute l’année et n’importe où. Le sanglier s’adapte facilement à la population et a colonisé les faubourgs des villages. Beaucoup de jardins de résidences secondaires sont investis.» Aujourd’hui la consigne et la politique de la fédération départementale des chasseurs est de diminuer le nombre de cochons présents sur l’île. «Nous sommes en passe de réguler la situation, explique Bernard Contant, technicien à la fédération départementale de la chasse. Avant 1999, on prélevait près de 50 sangliers, voire moins, selon les années. Pendant les quatre à cinq ans après la tempête nous sommes allés jusqu’à plus de 300. Depuis deux ans beaucoup d’efforts de prélèvement ont été faits. Aujourd’hui, nous sommes à près de 250 cochons. L’effort de chasse est toujours aussi soutenu avec le plan national de maîtrise du sanglier, décliné en Charente-Maritime. L’île d’Oléron a alors été placée en zone noire avec des efforts particuliers. Actuellement, nous avons atteint un niveau de population supportable.» Des efforts qui passent par l’organisation de battues sur l’ensemble de l’île. A Dolus, par exemple, deux battues sont organisées par semaine pendant toute la saison de chasse. Outre les battues de régulation mises en place par les associations de chasse, des battues de décantonnement sont organisées par un lieutenant de louveterie. L’objectif est alors de faire fuir les sangliers de l’endroit où ils ont élu domicile. Ces battues sont commandées par la préfecture. Paradoxalement, les accidents de la route causés par les sangliers ont diminué depuis quelques années. En effet, les sangliers deviennent prudents et évitent les axes principaux.  

Une réglementation particulière à l’île

Outre les sangliers, on trouve également des chevreuils, des daims et «au moins un cerf. Il a été aperçu en forêt domaniale surtout. Le cerf est arrivé tout petit et est aujourd’hui un bel animal. Mais, reprend Bernard Contant, la volonté affichée de l’ONF et de la fédération départementale de la chasse est surtout de ne pas laisser se mettre en place des cervidés. Parce qu’il n’y a pas de place pour eux. On ne peut pas se permettre de rajouter une population de cerfs sur Oléron.»  Les chasseurs sont aussi amenés à tirer le gibier de lâcher (faisants, perdrix), les gibiers locaux (le lapin ou le pigeon) mais aussi le gibier de passage que sont les bécasses, les grives, les palmipèdes... Le lièvre, par contre, est interdit à la chasse. L’île  n’a pas d’équipage de chasse à courre ni de vénerie sous-terre mais un équipage aux renards intervient tout de même une fois par semaine. Les chasseurs d’Oléron, près de 1 200, qu’ils soient en chasse privée ou en ACCA, obéissent à une réglementation particulière. «Il y a plusieurs années, reprend Bernard Contant, ils ont discuté d’un plan de gestion commun applicable sur Oléron et qui diffère de l’arrêté préfectoral de base applicable en Charente-Maritime. Ce plan de gestion cynégétique approuvé est spécifique et régit les horaires de chasse, la période et les jours de chasse, les prélèvements adaptés à l’île...» Difficile, en effet, de chasser fin août alors que les vacanciers sont encore présents.

 

 

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