Japan IO : la seconde édition du festival voit encore plus grand

L’association Magnézium aurait-elle réussi à imposer le rendez-vous culturel autour du manga et de son univers japonais ? S’il faut attendre la fin de l’édition 2023 pour s’en assurer, force est de constater que le chapitre de l’an passé n’est pas passé inaperçu. Les professionnels n’ont pas été très rétifs à l’invitation de la cheffe de projet Camille Hemonet, partie à leur rencontre sur les différentes conventions qui ont eu lieu en France, dossier sous le bras.

« Je leur ai dit qu’ils pourraient, une fois leur journée terminée, se régaler d’une pizza sur la plage, et comparé à ce que leur permet le grand événement parisien de la Japan Expo et son environnement de béton, j’ai fait mouche », s’amuse, un brin malicieuse, la jeune responsable de la Japan IO. « Le bouche à oreille a bien ­fonctionné », complète-t-elle plus sérieusement. 

Si l’attrait pour l’île fut indéniablement un atout, l’offre de l’association Magnézium séduit aussi indépendamment des charmes d’Oléron. La preuve : Julien Fontanier, le célèbre youtuber aux plus de 310 000 fans, a répondu présent. Celui qui a su séduire une communauté de pratiquants de langue japonaise, et plus globalement de la culture nippone et du jeu vidéo, au-delà même des frontières de l’Hexagone, se prêtera au jeu des conférences et dédicaces.

Loti en maga

La Human Academy, l’école de manga et de films d’animation d’Angoulême, a accepté de rejoindre la programmation 2023. En partenariat avec le Bureau information jeunesse d’Oléron, l’école va mangaïser Pierre Loti dont on célèbre le centenaire de sa mort cette année. Un travail dont la restitution sera présentée au musée de Saint-Pierre ; une exposition qu’il sera possible de voir durant le festival et jusqu’à la fin de l’année. La Human Academy animera également une rencontre pour faire découvrir les métiers du jeu vidéo et du manga.

Des auteurs de mangas seront bien évidemment de la fête. On notera la présence de Just Loui (alias Louidela Nutakor), mangaka franco-ghanéen de Red Flower Stories, qui a signé la publication de ses albums chez Glénat. Il enchaîne les conventions et connaît un succès de plus en plus important. Passionné de dessin et formé au Japon, son univers se modélise autour de légendes africaines, contes fantastiques d’aventures et de vaudou inspirés des récits de son enfance.

Des ateliers à gogo

De nombreux ateliers seront proposés sur les deux jours du festival. Ils permettront au public de se familiariser avec la culture japonaise, entre tradition et modernité. Confection d’objets tels que des masques, de ceux présents dans les représentations théâtrales, ou encore des éventails, du kirigami, le découpage de papier, l’essayage de kimonos, de l’ikebana et du kokedama, deux techniques d’art floral, une zone zen traditionnelle dans le patio de la mairie... Au total, quinze ateliers seront programmés par jour. 

Arts martiaux et théâtre Nô seront également de la partie, avec le retour de Masato Matsuura, le maître et enseignant de daïto ryu, kenjutsu et laïjutsu. Acteur de théâtre Nô et fondateur de l’école Sayu Les deux spirales, il animera des ateliers et des démonstrations d’arts martiaux entouré de quatre de ses élèves. Une animation qui, l’an dernier, avait séduit un public nombreux et hétéroclite.

Enfin, côté exposants, là aussi il y aura foule. « Tous ceux qui étaient présents l’an dernier on accepté de revenir », souligne Camille Hemonet. Ils seront une soixantaine à rejoindre les stands de la place Gambetta, contre trente l’an passé. On notera la présence d’un tivoli, d’une surface de quelque 60 m², entièrement dédié au rétro gaming et jeux d’arcade avec la présence du producteur 2Lives. Deux tournois par jour sont programmés : à vos manettes !

Musique et danse en centre-ville

La musique et la danse ne seront pas en reste pour cette seconde Japan IO. La Fédération française de yosakoï, cette danse sportive de groupe au style inclassable, proposera des ateliers d’initiation, des déambulations et autres démonstrations dans tout le centre-ville. 42 danseurs sont attendus. 

Le samedi soir, à l’église saint-pierroise, comme l’an dernier, le pianiste Eric Artz, fan de l’univers manga, donnera un concert de musiques de films d’animation, de séries japonaises et de musiques de jeux vidéo. Il sera accompagné de la chanteuse Léa Yuna, pour un tour de chant inattendu.

Et pour clôturer ces deux jours de festival, dimanche à 18h, au cinéma l’Elodorado, aura lieu la projection du spectacle Understella : le premier manga français, scénarisé et raconté en musique.

Photo : Les cosplays (déguisements de stars de mangas) feront leur retour sur la place Gambetta les 27 et 28 mai.