Dernière minute - N°151 - Mars/Avril 2018

Ecotaxe : la SPPIO attaque le Département

Dans un communiqué de presse, la Société de protection des paysages de l’île d’Oléron (SPPIO) explique avoir fait un recours gracieux contre le Département pour qu’Oléron puisse bénéficier du droit départemental de passage, comme l’île de Ré.
 
«Depuis des décennies des querelles ou intérêts politiciens locaux privent l’île dOléron de la mise en place d’une écotaxe (devenue maintenant Droit départemental de passage – DDP) dont le fruit permettrait la protection et la mise en valeur d’un territoire dont la fragilité et la valeur des espaces naturels sont largement reconnues par un classement et de nombreux sites identifiés en Natura 2000 ou espace remarquable au titre de la loi Littoral.
Alors que les élus oléronais avaient enfin, en grande majorité, approuvé en décembre 2014 l’instauration d’un DDP à travers un vote communautaire, certains élus départementaux refusent de répondre à leur souhait par simple intérêt électoraliste, sans pouvoir objectivement justifier leur position. L’un prétend qu’il ne peut voter cette instauration car il n’accepte pas les ponts entre île et continent ; l’autre ne s’explique pas mais n’hésite pas à mettre en place sur sa commune un péage à tarif élevé sur un parking utilisé par les visiteurs de l’île dAix. A quel moment a-t-on pensé à l’intérêt pour la Charente-Maritime de protéger un de ses plus beaux territoires, qui attire tant de touristes ? Pourquoi les conseillers départementaux ont-ils voté sans état d’âme une taxe pour l’accès à Ré et à Aix ?
Devant l’importance des conséquences négatives qui découleront pour le territoire oléronais de la décision du Président du Conseil Départemental de ne pas poursuivre la procédure de mise en place d’un Droit départemental de passage sur le pont dOléron, notre association a décidé de mettre en oeuvre le seul moyen dont elle dispose (une recours administratif) pour tenter de donner à Oléron les mêmes avantages que ceux donnés à ses voisines Ré et Aix.
Dans un premier temps, notre avocat a adressé au président du Conseil départemental un recours gracieux contre la décision publiée par voie de Presse le 9 décembre 2017, retirant la question de l'instauration d'un DDP sur le pont de l’île dOléron de l'ordre du jour de la session d’hiver du Département. Ce courrier contient également :
- une demande d’inscription de la question à l’ordre du jour du prochain Conseil départemental
- une demande d'instauration d'un Droit départemental de passage sur le pont de l’île dOléron.
Le "palliatif" envisagé pour dédommager le territoire oléronais (plan triennal de financement spécial, baptisé Oléron 2021) ne nous amène pas à modifier notre position car cette solution ne garantit pas l’avenir, apporte un financement bien en deçà des recettes attendues dans le cas du DDP et est beaucoup trop dépendante des postures politiciennes. De plus, il nous semble inacceptable de mettre ces dépenses à la charge des seuls Charentais-Maritimes, alors que la loi offre la possibilité de mettre une partie de la protection de ce territoire précieux et fragile à la charge de tous ceux qui désirent en bénéficier.
La présidente, Monique Vidalenc»
 
Commentaires des internautes
Daniel Guyot - le 21/03/2018 à 15:05
Il aurait mieux valu que la question ne soit pas retirée de l'ODJ de la dernière réunion du Conseil Départemental : le résultat du vote aurait été clairement "NON" et n'aurait pas permis ce genre de recours.
Antoinette Bavois-Soullard - le 21/03/2018 à 16:04
Comment le TA pourrait-il contraindre le Département à instaurer le DDP à Oléron alors que la Loi ne prévoit pas l'obligation de le faire ? Par contre le Tribunal pourra peut-être contraindre le Président à soumettre la demande de la Communauté de Communes au vote des Conseillers, sauf si la partie adverse démontre que cette demande est elle-même entachée d'illégalité. Affaire à suivre...
manou - le 21/03/2018 à 19:54
Heureusement que je ne fais plus partie de la sppio.!!! c est le type même de nantis qui veulent des solutions pour des nantis !
ce sont des écologistes punitifs!!
Ré est un repère de riches privilégiés et la Sppio a la nostalgie de ne pas pouvoir en être .
Cette histoire commence à bien suffire.
on veut exclure des gens de l île d oléron où ils ont 1 résidence depuis des dizaines d' années ,par le fric . ça c'est insupportable et la Sppio ne peut pas sur ce sujet avoir l'assentiment de tous ses adhérents .Je n y crois pas .
les causes enfourchées par la SPPIO ne sont pas toutes judicieuses .Je regrette son action sur le théâtre d'ardoise ,pour une fois qu il y a une activité intéressante et je n'ai pas apprécié non plus son action contre l'acrobranche .
pour retrouver une telle activité attractive il a fallu aller à la gataudière ! et maintenant en plus il faudrait rester bloqué dans l'île car passer le pont l'été côuterait trop cher !
la Sppio veut faire de l île une réserve d'indien sans activités . ça va trop loin .
L'écotaxe est un impôt ,cette région ne cherche que ça ,créer des péages à gogo ,du fric ,du fric, comment font les autres régions ? quand pour traverser la France faudra-t-il payer partout..là pour les pistes cyclables ,là pour les routes ,là pour les vaches ,là pour la préservation des grenouilles ..etc..etc...il y aura bien des équivalents de la SPPIO pour faire des actions en ce sens !
j en ai par dessus la tête de ces demandes angoissantes .qu'on foute un peu la paix aux Français!

.
ce n'est pas une régression ça?? on croit rêver .
ce n est pas un impôt qu il faut ajouter à Oléron c' est celui de Ré qu'il faudrait supprimer mais les riches et les peoples là-bas ne veulent pas du bas peuple !
Monique Vidalenc - Présidente de la SPPIO - le 22/03/2018 à 15:04
Je veux rassurer Manou (son identité aurait été plus courageuse pour tant d'agressivité !)La SPPIO ne veut absolument pas transformer Oléron en réserve d'indiens ou en territoire pour "nantis" ; elle veut simplement préserver les espaces naturels qui sont la richesse et le "fonds de commerce" de l'île.

Je veux aussi lui dire que Ré n'est pas la seule île à percevoir une écotaxe. Aix en bénéficie également. Il ne me semble pas injuste que tous ceux qui veulent bénéficier de territoires aussi fragiles que les îles charentaises participent à leur protection. Cela existe également dans des zones de montagne.

Je ne sais si Manou a réellement un jour adhéré à la SPPIO. Si oui, qu'attendait-elle donc de notre association ? Je lui rappelle que notre objet statutaire est la protection des paysages.Ses centres d'intérêt ne semblent pas être les exceptionnels sites naturels d'Oléron.

Marie - le 22/03/2018 à 16:11
BRAVO à la SPPIO ! plus on sera nombreux mieux on peut espérer se faire entendre. Bien sûr qu'il faut un accès payant à Oléron (je suis résidente) pourquoi serait-ce la seule île à ne pas bénéficier d'une aide. Ma seule inquiétude c'est qu'il puisse ne pas y avoir une entité indépendante de tout pouvoir qui puisse s'assurer que les fonds seront bien ré-injectés pour la sauvegarde et le développement de l'île qui pourra ainsi accueillir "tous les indiens des autres réserves"!!!
Janine LAMOTTE - le 23/03/2018 à 18:25
Il est anormal que dans l'archipel charentais seule Oleron ne soit pas protégée. Une ile est un territoire fragile, le péage n'aurait jamais dû être supprimé. Je dis moi aussi : Bravo à la SPPIO !Rétablissons un péage au plus vite, quelque soit sa formule. (Je suis résidente permanente depuis 1983, auparavant résidente secondaire depuis 1946.)

Ana - le 26/03/2018 à 00:00


Étant résidente secondaire depuis 36 ans dans l' île je refuse que l île devienne une réserve et que je sois contrainte de payer pour venir chez moi .l exemple d Aix est très mal choisi il n y a que le bateau pour y accéder .donc être résident secondaire là bas c est accepter d y être " en prison " ou de payer le bateau ou d avoir son propre bateau .Oléron n est plus une île mais une presqu'île.et le deal était clair .on paie le passage pour rembourser le pont ,c est fait . On peut préserver les paysages en gérant mieux, en ne faisant pas n importe quoi ..Comment font les autres régions ? La Charente Maritime ne connaît que les péages les taxes les impôts,l argent facile ! Personnellement j' en ai par dessus la tête de cette pression fiscale .depuis 36 ans on me traite d immigrée de France ,de baignasou et il faudrait payer pour ça!Non merci à l écologie qui punit . ! Quant aux paysages je les apprécie mais ne suis pas prête à me sacrifier à ce point avec ma famille .si les enfants et petits enfants des résidents principaux apprécient de payer pour venir rendre visite souvent à leur parents et grands parents super ,chez moi ils ne sont pas privilégiés à ce point et préféreront aller ailleurs .Faut cesser de rêver.


ERWHAN Lionel - le 30/03/2018 à 13:51
Je trouve ce recours tout a fait adapté à la situation. Pourquoi seules AIX et RE bénéficieraient d'une ecotaxe, et pas OLERON, déjà parent pauvre en Charente Maritime, alors que la situation sur l'ile est très en retard au niveau des pistes cyclables, de la protection de l'environnement, de l'état des routes, de la lutte contre l'érosion ? Vous estimez vraiment que L'ile n'a pas besoin d'argent et tout laisser aux plus riches ? tout ça pour des résidents secondaire (dont je fais parti) grognons ? mais c'est un privilège déjà de posséder un bien sur cet île, alors soyons favorable à la défense notre île, de ses paysages, de son patrimoine, et assurons nous d'une équité de traitement entre les territoires du même département, voir même de toutes les territoires touristiques, plutot que de camper sur des idées d'arrière garde !
Thierry - le 13/05/2018 à 18:40
Ana,
- Ne soyez pas de mauvaise fois. L’ecotaxe représente une opportunité pour les îles qu’il est ridicule de laisser passer
- Même avec un pont une île reste une île. c’est justement ce que beaucoup d’entre nous ont oublié. L’ecotaxe permet de concrétiser l’entrée sur un territoire spécifique.
- sur l’aspect financier vous faites partie de la minorité de français privilégiés ayant les moyens de posséder et d’entretenir depuis près de 40 ans une résidence secondaire. Ce n’est pas quelques euros de passage qui vont vous ruiner.
- Personnellement je me suis installé sur l’ile en principal et je serais d’accord pour payer les 90 euros qui étaient envisagés pour les résidents secondaires pour participer au sauvetage de nos côtes. De toute manière nous allons payer une nouvelle taxe équivalente avec nos impôts.
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Lydie Scolaro, propriétaire à Dolus, réagit à notre article concernant l’association «Protégeons la Rémigeasse» dans notre dernier numéro.

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