Ecotaxe - CdC d’Oléron contre Pays Marennes Oléron : la fin d’une belle unité de facade ?
Pascal Massicot n’a pas apprécié les prises de position de nombreux maires du département contre le péage. Pascal Massicot a alors fustigé un «Oléron bashing».
Depuis le vote de principe, en décembre 2014, des élus oléronais pour le retour du droit départemental de passage, l’association «Pour la gratuité du pont» multiplie les actions. L’une d’entre elles a consisté à envoyer un courrier aux maires et présidents des communautés de communes du département pour qu’ils prennent position sur le projet. Ce qu’ont fait une large partie d’entre eux et notamment ceux du bassin de Marennes. Entre les questions de principe ou de posture, les élus de tout le département se sont donc prononcés quitte à agacer sérieusement les Oléronais dont Pascal Massicot. Lors du conseil communautaire du 30 mars il a d’ailleurs provoqué un coup de théâtre dont il est friand. Ainsi a-t-il décidé de reporter la décision concernant la participation financière de la CdC d’Oléron au Pôle d’équilibre territorial et rural (PETR), la nouvelle appellation du pays Marennes Oléron. Il souhaitait attendre le vote du budget du PETR le lendemain... durant lequel il s’est abstenu. L’occasion pour lui de dire tout le mal qu’il pensait des «prises de position inacceptables» de certains élus du bassin Marennes Oléron. «L’expression de Mickaël Vallet, président du pays Marennes Oléron a été partisane et non représentative de l’association des deux communautés de communes. La CdC du bassin de Marennes, les communes de Marennes et de Bourcefranc prennent des positions inacceptables contre le développement économique de l’île d’Oléron et à l’encontre du schéma de cohérence territoriale approuvé à l’unanimité le 27 décembre 2005 et confirmé le 4 juillet 2013.» Pour Pascal Massicot, c’est écrit noir sur blanc dans le plan d’aménagement et de développement durable. A savoir que «l’objectif retenu est à terme une croissance maîtrisée du trafic d’environ 1% par an. Cet objectif ambitieux nécessitera la mise en place à court terme du dispositif écotaxe sur le viaduc d’Oléron afin de faire face rapidement à l’aggravation de congestion et de revenir en dessous des seuils de saturation du pont et des voies qui y mènent. Ce dispositif vise en premier lieu la protection de l’environnement et constituera un appui important au financement des actions.»
«Nous n’avons pas sorti ce texte de notre chapeau que je sache. Ce n’est tout de même pas un détail de l’histoire !»
Du Oléron basching...
Et le président de fustiger un «Oléron bashing au nom de l’électoralisme. La ligne rouge a été franchie. Il s’agit ni plus ni moins d’ingérence dans les affaires oléronaises. C’est de la politique politicienne, du populisme. Ceci dit cela ne remet pas en cause notre appartenance au pays mais permet de clarifier les choses. Je me suis juste abstenu lors du vote du budget du pays car voter contre est un acte grave. C’était ma façon de dire stop, ça suffit. Nous voulons rester maîtres de notre destin.»
Pour Mickaël Vallet, président du pays Marennes Oléron, ce droit départemental de passage n’est pas anodin. Mais remet-il alors en cause cette belle unité entre Oléron et le continent ? «Sur le projet en lui-même et l’impact sur notre vie au quotidien, j’estime que l’union du pays n’est pas le problème numéro 1. Les coopérations se renforcent, se relâchent, se retissent. Les institutions ça va, ça vient, mais le fond n’est pas là. Même si nous avons en ce moment à gérer une crise puisque nous avons un membre du syndicat mixte du pays qui demande aux autres de payer pour venir sur son territoire. Cela s’ajoute au fait que nous n’avons été ni avertis, ni consultés, ne serait-ce que par égard au fait que nous travaillons ensemble tous les jours.» Pour lui, sa véritable préoccupation ce sont les gens, ceux qui ont leur praticien à Dolus, qui ont leur association au Château ou à Saint-Georges, ce sont les clubs oléronais qui font venir des clubs du continent pour des compétitions, les particuliers qui viennent faire leur marché sur l’île…
De plus, pour Mickael Vallet, la consultation du 26 juin, voulue par le Conseil départemental, est inique. «Demander leur avis aux seuls qui ne paieront pas demain. On voudrait dégoûter les gens de l’exercice démocratique, dans un département ou nous avons un Front national à 30% on ne s’y prendrait pas autrement. Dominique Bussereau joue avec le feu. Tout cela ne ressemble pas à la façon que nous avons eue historiquement d’aménager le territoire en Charente-Maritime. Ni sur la méthode, ni sur le fond.»
... au mensonge sur le SCOT
On pourra rétorquer au président du pays Marennes Oléron que justement le schéma de cohérence territoriale prévoyait cette mise en place. «C’est un mensonge qui témoigne d’une certaine fébrilité à l’approche de l’échéance de la décision. En 2005, en effet, le SCOT pose le principe de la possibilité d’une écotaxe mais il précise que le produit de l’écotaxe devra aussi financer la protection des espaces sensibles qui se situent sur le continent et notamment les marais de Brouage et de la Seudre, argumente Mickaël Vallet. Ainsi le principe de la mise en place tel qu’il a été adopté par mes prédécesseurs l’a été sous réserve d’un partage du produit. Non seulement ce n’est pas prévu aujourd’hui mais en plus aucune dérogation n’est envisagée, ni souhaitée par le promoteur du projet. Cela va en totale contradiction avec le SCOT. Je ne tolère pas que ce document dont je suis le garant de son application soit instrumentalisé.»
En ma qualité de résident secondaire sur l'île d'Oléron, je ne puis que remercier très sincèrement MM Gendre et Vallet qui par leur position sur le péage se révèlent être les seuls défenseurs des résidents secondaires,lesquels sont méprisés par MM Massicot et Parent et assimilés à de simples touristes d'un jour.
Sur ce point, il semble que le pourcentage de résidences secondaires est supérieur à 60 % du total des résidences. Il serait intéressant de connaître l'évolution de cette part des impôts locaux versée par les propriétaires secondaires depuis 1992, année de gratuitė du pont.
En définitive, M Massicot est partisan de l'OLEXIT en ce sens que le péage conduit à exclure Oléron du Pays de Marennes-Oléron; il y aurait divorce entre les huitres d'Oléron et les huitres de Marennes.
Si l'envahissement estival est un fait, que Massicot se tourne dont vers les dotations de ces chers sénateurs pour récolter des fonds propres à favoriser la vente de nos produits plutôt que de la jouer trop simpliste en front bas !!!
La mise en vente de nombreuses résidences secondaires cette année serait elle les prémices d'une future désaffection de l'île ?