Château-d'Oléron - N°137 - Novembre/Décembre 2015

Diagnostic archéologique au dolmen d’Ors

Les services de l’Etat ont demandé un diagnostic archéologique sur le site du dolmen d’Ors avant de permettre le confortement de la digue et l’aménagement d’une aire de covoiturage.

Pendant trois semaines en octobre, Ludovic Soler, archéologue départemental au service d’archéologie départementale, et son équipe étaient présents sur la commune pour réaliser un diagnostic archéologique au pied du dolmen d’Ors. La commune, en effet, souhaite, dans le cadre du PAPI, rénover la digue et aménager le parking pour en faire une aire de covoiturage. Le dolmen étant sur l’emprise de ces deux projets les services de l’Etat ont souhaité ce diagnostic. Il consistait à déterminer l’état de conservation du monument mégalithique et la présence ou l’absence de vestiges archéologiques aux abords immédiats. «Ici, explique Ludovic Soler, on sait qu’il y a des vestiges, mais le dolmen n’est qu’une partie des constructions. Il est inclus dans un tumulus qui peut englober une ou plusieurs chambres funéraires. L’objectif de ce diagnostic était aussi de voir l’extension de la zone d’habitation accolée au monument.» Une fois le diagnostic réalisé, un rapport sera transmis aux services de l’Etat qui décideront d’adapter, modifier ou interdire les projets en cours.  Après ces fouilles, les deux projets ne sont pas remis en cause puisqu’ils n’ont pas d’impact sur les vestiges mis à jour. «Nous sommes très contents de ces fouilles puisque nous avons mis en évidence la bonne conservation du tumulus, même si il est partiellement détruit. Nous avons découvert des structures en élévation de plus d’un mètre, ainsi qu’un exceptionnel niveau d’habitat daté du néolithique, aux environs de 3 500 av. J.-C.» Très bien conservée, cette zone d’habitation a des niveaux de sols bien définis. «C’est exceptionnel puisque d’habitude les différents niveaux de vie sont érodés. C’est totalement unique sur toute la façade atlantique de trouver un monument funéraire et une zone d’habitation proche dans cet état. Ces niveaux d’habitat généralement arasés sont conservés ici sur 50 cm d’épaisseur. Ces vestiges archéologiques font espérer la mise en lumière de l’histoire complexe du dolmen, monument emblématique de l’histoire ancienne de l’île d’Oléron, ainsi qu’une compréhension des modes de vie et de l’organisation de l’habitat des populations de la fin de la Préhistoire. Une campagne de fouilles pourrait alors permettre de l’appréhender dans le détail. De mon point de vue d’archéologue, c’est évidemment souhaitable d’aller au-delà du diagnostic.»

L’archéologue départemental va proposer un projet dans ce sens pour mettre en valeur le monument dans toute sa globalité et le présenter au public. L’occasion aussi de faire le lien avec l’évolution du littoral. En effet, lors du diagnostic il a été découvert des structures qui font penser à une digue, sur une pointe rocheuse soumise à l’avancée de l’océan. Une construction pour se protéger. «Au néolithique, déjà, ils avaient leur PAPI à eux», conclut l’archéologue.

 

 

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