Conchyliculture : du concombre de mer bientôt dans nos assiettes ?
Basé au Château, le Centre pour l’aquaculture, la pêche et l’environnement de Nouvelle-Aquitaine étudie actuellement l’introduction de concombre de mer dans les claires ostréicoles.
Au milieu des huîtres, dans deux claires ostréicoles de la commune, reposent depuis mars quelques invités surprise. Des concombres de mer d’Atlantique et de Méditerranée, appelés aussi holothuries. Pierrick Barbier, écologue au centre pour l’aquaculture, la pêche et l’environnement de Nouvelle-Aquitaine, les a placés là afin d’observer leur évolution au fil des mois. Il les récupérera fin octobre, au moment de vider les claires. « On pourra alors évaluer leur taux de survie. À l’état sauvage, c’est un animal qui vit dans des milieux stables en termes de température et de salinité. Or dans les claires, ces paramètres peuvent varier entre le printemps et la fin de l’été », explique Pierrick Barbier.
La mission du jeune homme consistant à trouver des sources de revenus complémentaires aux ostréiculteurs, il a pensé à l’holothurie il y a quelques mois. « L’idée de départ, c’était de trouver deux espèces qui puissent cohabiter et dont l’association permette de réduire l’impact environnemental de l’élevage. L’holothurie est une des rares espèces comestibles qui se nourrissent des déjections et de la décomposition organique de son environnement », explique-t-il.
Des débouchés prometteurs
Visuellement, les concombres de mer ne semblent pourtant pas très appétissants. Les Asiatiques en raffolent, au point que le marché n’arrive plus à répondre à la demande. En France, des programmes de recherches pour faire de l’élevage ont débuté en 2019 à Palavas-les-Flots et à Concarneau sur les concombres de mer d’Atlantique et de Méditerranée. Un positionnement qui conforte Pierrick Barbier dans son idée.
Si le concombre de mer français pourrait à terme se retrouver sur les étals, Pierrick Barbier pense à un débouché encore plus prometteur : le secteur de la santé. Les holothuries produisent des molécules, dans leurs cellules, dont la science a identifié des vertus anti-cancéreuses, anti-tumorales et anti-inflammatoires. Produit en quantité suffisante, l’holothurie pourrait fournir les fabricants de produits pharmaceutiques. Reste à savoir si l’animal se plaît dans les claires oléronaises...
Photo : Un concombre de mer (© CAPENA)