Saint-Georges-d'Oléron - N°84 - Janvier/Février 2007

Cepmo, la fermeture évitée à l'arrachée

L'année scolaire des lycéens inscrits au Cepmo a bien failli être écourtée. La municipalité, face aux problèmes de sécurité, avait décidé, en décembre, de fermer l'établissement si des travaux n'étaient pas entrepris.

 

Au retour des vacances de Noël, les portes du Cepmo (centre expérimental pédagogique maritime en Oléron) se sont rouvertes sur les lycéens. La fermeture de l’établissement, rattaché administrativement au lycée Emile-Combes de Pons, pourtant avait été programmée pour ce début d’année par le maire de Saint-Georges, qui avait donné un avis défavorable lors de la commission de sécurité, estimant que l’établissement présentait des dangers potentiels pour les élèves et le personnel enseignant. «Contrairement à la rumeur, la commune souhaite bel et bien le maintien de cet établissement sur le site. Les choses sont claires là-dessus, précisait Yves Rebondin, adjoint au maire, lors dun entretien à la mi-décembre. Mais des travaux doivent être entrepris et ce n’est pas à la commune de les prendre en charge.»

En juillet dernier, la commune a retrouvé l’entière propriété de la maison Heureuse, qui abrite le lycée, suite à la résiliation du bail emphytéotique consenti à l’Entraide coopérative. A la mi-juillet, une première visite des lieux, en compagnie de représentants du Conseil régional, fait apparaître quelques problèmes liés à la sécurité et à la mise aux normes des lieux. Le 27 novembre, une commission communale de sécurité se réunit sur place. Son rapport est sans équivoque : l’état de la structure présente un risque pour les occupants. «Les conclusions font état de divers dysfonctionnements, reprend l’élu, notamment en ce qui concerne les ouvrants de désenfumage qui sont hors service, ou bien encore la vétusté des éléments de la structure. Une entreprise spécialisée dans le diagnostic normatif a souligné que les jardinières installées sur la façade de la maison risquaient de tomber du fait de la corrosion des aciers.»

Face à ce constat, la mairie a interpellé le Conseil régional qui, du fait des lois de décentralisation de 1982 et de 2004, a en charge les lycées. Une réunion devait se tenir le 6 décembre à Poitiers afin de régler le problème. Or elle a été annulée au dernier moment. Lors du conseil communautaire qui se déroulait la même journée, le maire Bernard Verrat menaçait alors de prendre un arrêté pour fermer les lieux. «J’estime, expliquait-t-il alors, que la Région en annulant cette rencontre se dérobe et ne veut pas faire face à ses responsabilités. Je vais donc fermer l’établissement». Dans la foulée, un courrier était adressé au sous-préfet de Rochefort pour l’informer de cette décision. La Région était destinataire de la même missive. Elle ne tarda pas à répondre par la voix de sa vice-présidente Brigitte Tondusson, présidente de la commission Education, formation, recherche et enseignement supérieur. Par courrier, adressé le 11 décembre au maire, elle démontrait que «le Cepmo est un établissement qui n’est pas régi par les lois de décentralisation de 1982 et de 2004 car il n’est pas constitué en EPLE (établissement public local d’enseignement) transféré à la Région. Son patrimoine n’a pas été mis à disposition de la Région dans le cadre de la loi de 1986 et son fonctionnement est assuré directement par une dotation de l’Etat. […] Les obligations du propriétaire vous incombent donc de plein droit.»

 

Un lycée communal ?

 

Tollé du côté de la mairie. «Si on suit cette logique, reprenait Yves Rebondin, nous serions les premiers et les seuls en France à avoir un lycée communal. La commune ne peut pas et ne veut pas payer la facture qui selon les estimations pourrait se chiffrer à 1,5 million d’euros.» Les élus regrettaient d’autant plus l’attitude de la Région qu’ils venaient les bras chargés de bonnes intentions. «Nous avons des propositions à faire. Nous voulons définir un périmètre et répartir les bâtiments. Nous voulons donner la maison Heureuse à la Région ainsi qu’une partie des locaux utilisés actuellement par le lycée pour ses activités. Le reste des bâtiments reviendrait à la commune. Nous pourrions envisager d’y réaliser des logements pour les gendarmes et les saisonniers.» Des entreprises ont également déjà fait savoir qu’elles voudraient s’installer sur le site et les associations locales demandent régulièrement des salles pour se réunir.

Finalement, les élus ont rencontré, le 18 décembre, l’inspecteur d’Académie, le directeur des services départementaux de l’Education nationale, le secrétaire général du rectorat ainsi que madame la proviseure du Cepmo. Le gestionnaire du lycée et deux professeurs ont aussi assisté à l’entretien qui s’est déroulé en mairie.

A l’issue de cette réunion, un accord a été trouvé concernant la prise en charge des travaux de première urgence par le lycée de Pons avec l’aide du rectorat, ceci afin de lever les prescriptions de la commission communale de sécurité. Un bail transitoire devrait être établi avec le lycée de Pons pour les réparations importantes et l’entretien qui resteront à sa charge. Il a également été décidé que le rectorat et la municipalité s’accordent dans les prochains mois pour présenter au Conseil régional des propositions qui permettent à cette dernière d’assurer pleinement sa compétence.

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