Courrier des lecteurs - N°131 - Novembre/Décembre 2014

A propos d’écotaxe

Mme Michèle Blanchet, par email.

«La SPPIO rappelle dans le n°130 du Journal de Propriétaires de l’île d’Oléron qu’elle préconise l’instauration d’une écotaxe sur le pont d’Oléron comme cela se fait à l’entrée de l’île de Ré. En principe pour réclamer avec insistance cette écotaxe qui se réfère à l’Ecologie avec le principe du «pollueur-payeur», il faut être une association qui s’occupe d’écologie. Est-ce le cas ? la SPPIO très présente et influente auprès des élus locaux et de la presse locale n’est pas reconnue comme une association de défense de la nature même si elle joue un rôle très important dans la défense du bâti oléronais en attaquant à juste titre des promoteurs ou particuliers peu scrupuleux de la protection des paysages. Avec ce terme écotaxe, on retrouve là le verbiage habituel des taxes «Eco-quelque chose». Pour faire accepter cette taxe on culpabilise ceux qui sont contre en insinuant implicitement qu’ils seraient aussi contre la défense de l’environnement. L’exemple de l’île de Ré est maintes fois cité. Que fait Ré de cette taxe ? 50 % va au Conseil général pour l’entretien du pont, le développement des transports en commun... et seuls les 50 % restants sont partagés entre les maires de l’île pour la restauration des milieux naturels… Le terme d’écotaxe est donc trompeur, parlons plus honnêtement d’un droit départemental de passage communément appelé péage, dont les bénéfices sont utilisés de manière très variée. 

Concernant l’entretien du pont d’Oléron, d’après les journaux locaux, il y a 15 000 véhicules par jour pendant 10 mois et 22 000 en juillet et en août, ce qui veut dire que les touristes ne représentent «que» 7 000 véhicules par jour en juillet et en août. Le péage pour les visiteurs et uniquement serait autant injuste qu’insuffisant.

Concernant les espaces naturels d’Oléron, la protection des «espaces fragiles» oléronais est certainement une nécessité. Cette protection ne sera pas assurée par un péage, à moins qu’il ne soit très élevé et dédié. D’après le sondage fait par le Journal des Propriétaires de l’île d’Oléron vers 2011, environ 80 % des interrogés étaient contre cette proposition de nouvelle taxe, et le sondage de Sud-Ouest en Juin 2013 avec 3 444 votants donnait 66,1 % contre. Supposons maintenant que ce péage soit instauré. Qui va payer ? Les autres ? On ne connaît pas le nombre de véhicules qui en seront exemptés ni le nombre de touristes qui continueront à venir sur l’île, la côte atlantique offrant de nombreuses et belles plages gratuites. Le tourisme d’Oléron est familial, d’un milieu socioéconomique qui va jusqu’aux cadres moyens. Actuellement il y a peu d’îliens oléronais qui paient l’impôt sur la fortune en comparaison avec Ré. Les usagers accepteront-ils une nouvelle taxe qui aura aussi un fort caractère symbolique. Le tourisme en pâtira et les résidents secondaires hésiteront à venir. Mais nous dit-on : ça marche sur l’île de Ré.  Les situations sont-elles semblables ? Quelle île d’Oléron veut-on ?

L’île d’Oléron a une superficie de 174 km2, soit deux fois plus que l’île de Ré. La majorité des habitants d’Oléron sont nés sur l’île. Les enfants scolarisés y vivent à temps plein, ils ne retournent pas dormir sur le continent comme c’est le cas à Ré. Il y a des zones artisanales, des espaces sportifs et culturels, de nombreuses associations locales qui fonctionnent toute l’année, des manifestations régulières (foire mensuelle de Saint-Pierre, foire exposition, courses pédestres, feux d’artifice, fêtes des associations ...). Oléron est toute l’année une île vivante, familiale et travailleuse. Ressembler à l’île de Ré n’est pas le souhait de la plupart des gens d’Oléron. Les décideurs pourraient regarder la très juste et non partisane émission de la chaîne parlementaire diffusée il y a peu sur «A qui a profité le pont de l’île de Ré ?» (sous-entendu à qui profite l’argent du péage). 

Les élus oléronais ont-ils besoin d’une nouvelle taxe ? L’île comme toute la côte atlantique est très fragile et très dépendante du réchauffement climatique. Quant à un retour à l’état naturel il ne faut pas rêver, l’argent d’un péage ne risque pas de suffire. Il y aura d’autres tempêtes, une surélévation du niveau de la mer, une menace accrue sur la biodiversité, des zones d’habitat qui deviendront inondables.... La transition énergétique est devenue un besoin urgent. 

Vastes et divers problèmes qui concernent la collectivité nationale.»

 
Commentaires des internautes
duroueix - le 14/05/2015 à 09:41
Je reprends la répartition des revenus de du péage de l'île de Ré : "Que fait Ré de cette taxe ? 50 % va au Conseil général pour l’entretien du pont, le développement des transports en commun... et seuls les 50 % restants sont partagés entre les maires de l’île pour la restauration des milieux naturels…". Nous allons donc amputer notre principale source de revenus, le tourisme, pour créer des emplois au Conseil Général. Si l'écotaxe était gérée par la CDC, au moins si des emplois devaient être créer, ils le seraient sur l'île. Quand à l'entretien du pont, comment fait le Conseil Général pour l'entretien du pont de la Seudre? Faut-il aussi réinventer l'octroi? Et pourquoi se limiter aux ponts? Dans toutes les communes de la côte, les routes sont dégradées par le tourisme et les résidents secondaires. Nous, les résidents permanents, nous ne dégradons rien puisque nous sommes exonérés. Puisque l'état n'a plus d'argent pour entretenir les routes et les côtes, remettons à l'honneur une ancienne taxe, l'OCTROI.
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