Livres - N°150 - Janvier/Février 2018

Livres

ZAD romancée

Islanova est un roman d’anticipation (l’action se déroule en 2025) dont le décor est l’île d’Oléron. Ses deux jeunes héros s’enfuient de leur foyer vers une zone à défendre (ZAD) située au sud de l’île, de laquelle leurs parents, les sentant en danger, tentent de les sortir.

Les auteurs abordent ainsi des thèmes très actuels que sont l’embrigadement idéologique de jeunes en recherche de repères, la justification de la violence pour défendre une cause ou encore les enjeux écologiques pour la sauvegarde de la planète.

Composé de chapitres très courts au rythme soutenu, il est difficile de refermer le livre tant on s’attache aux personnages et tant le suspense est manié avec talent par les auteurs.

Islanova, Jérôme Camut et Nathalie Hug, éd. Fleuve, 776 pages, 22,90 €

 

Entre la Réunion et Rochefort

Autant voyager en avion pendant quelques heures entre la métropole et l’île de la Réunion est un acte complètement banal aujourd’hui, autant il y a 200 ans cela relevait d’un périple maritime qui durait cinq mois. Redécouvert récemment aux archives départementales, le témoignage inédit d’une femme originaire de l’île Bourbon qui suit son mari muté à Rochefort, avec leur fils de deux ans, est publié par La Geste, sous la forme d’un journal quotidien qu’elle adresse à ses parents. Le voyage se fait sur un navire marchand. Le trois-mâts quitte l’île Bourbon en avril 1828 pour rejoindre Le Havre fin août. Comme le présente l’auteur, Monique Le Hénaff, historienne qui a retrouvé et analysé le cahier de 150 pages aux archives, «le journal de Julie Bérar est exceptionnel car il est écrit par une femme et il décrit la vie quotidienne des passagers à bord d’un navire de commerce».

De l’île de la Réunion à Rochefort, journal du voyage en mer de Julie Desgravelles-Bérar, Monique Le Hénaff, éd. La Geste, 264 pages, 18,50 €

 

Bateaux de récits

Jean-Benoît Héron nous captive une fois encore avec cet ouvrage. Cet illustrateur spécialisé en architecture navale, dont nous présentons régulièrement les ouvrages, présente dans son nouveau livre une vingtaine de bateaux qui ont fait l’histoire de la littérature maritime. Le premier bateau que nous présente l’auteur est l’Arche de Noé, dans l’Ancien Testament. Il y a aussi la Bounty, l’Hispaniola de L’île au trésor, le Nautilus imaginé par Jules Verne, la Marie décrite par Pierre Loti dans Pêcheurs d’Islande… Les goélettes, caraques portugaises, sloops, pirogues et autres bateaux à roues à aubes du Mississippi décrits dans les récits n’auront plus de secrets. Ce livre est aussi une invitation à lire ou relire quelques chefs-d’œuvre de la littérature.

Les bateaux de ma bibliothèque, Jean-Benoit Héron, éd. Glénat, 128 pages, 25 €

 

Explorer le monde

A l’occasion des 80 ans de la Société des explorateurs française, Christian Clot, explorateur scientifique, dirige ce bel ouvrage collectif très dense puisqu’il recense 100 ans d’explorations, du début du xxe siècle avec Jean-Baptiste Charcot en Antarctique jusqu’à aujourd’hui et la mission de Thomas Pesquet dans l’espace. Car il n’est bien sûr pas uniquement question d’exploration maritime, même si celle-ci tient évidemment une grande place. Il y a les «aventures» de Henry de Monfreid en mer Rouge, l’invention du scaphandre autonome de Cousteau, le naufrage volontaire d’Alain Bombard, la mythique Golden Globe de Moitessier…

Sur terre, dans les airs, sous l’eau, sur les fleuves, à travers les déserts, dans les forêts, dans les montagnes, dans les milieux polaires, les grandes campagnes d’exploration françaises sont décrites avec l’appui de nombreux documents de qualité. Bible de l’exploration, ce livre indispensable transporte le lecteur dans des aventures uniques à travers le monde.

100 ans d’explorations, sous la direction de Christian Clot, préface de Bertrand Piccard, éd. Glénat, 224 pages, 35 €

 

Défendre l’océan

En 2017, l’association Sea Shepherd, fondée par le charismatique et très médiatique Paul Watson, fête ses quarante ans. Cet activiste écologiste ne cesse de se déplacer à travers le monde pour défendre la planète en général et l’océan en particulier, avec des actions en forme de coups de poing, largement relayées dans les médias pour avoir plus de poids encore. Exilé pendant deux ans en France, il a témoigné lors de la COP21 à Paris en décembre 2015 et sorti un petit livre, Urgence ! Si l’océan meurt nous mourrons (Glénat, 2016) pour lequel nous écrivions : «L’auteur propose des solutions, souvent de bon sens, parfois plus extrêmes : produire local, manger local, arrêter de fabriquer des tonnes de produits en plastique qui dérivent dans l’océan et tuent la vie marine, arrêter la pêche industrielle, mettre en place une économie verte… Sans quoi, d’après Paul Watson, “nos sociétés ne survivront pas jusqu’en 2100”. »

Les missions que se donne l’association sont spectaculaires : renvoyer chez eux les chasseurs de baleines en Antarctique, faire cesser le massacre des globicéphales aux îles Féroé, empêcher le braconnage dans l’océan Austral, mettre fin à l’emprisonnement des animaux dans les parcs aquatiques… Quarante années de luttes acharnées sur lesquelles revient Lamya Essemlali, la fondatrice de la branche française de l’association.

Paul Watson, Sea Shepherd, le combat d’une vie, Lamya Essemlali, éd. Glénat, 312 pages + 24 pages de photos, 19,99 €

 

 

 

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