Ile d'Oléron - N°139 - Mars/Avril 2016

Alexia, 15 ans, a disparu

Depuis le 1er février, Alexia Silva Costa, une adolescente de 15 ans, a disparu à la sortie du lycée expérimental à Saint-Trojan. D’importantes recherches sont en cours.

«23  jours… Sans nos fous rires, sans parler, sans chanter… Ou es-tu ma Louloute ? C’est la toute première fois que l’on vit ça, nous qui étions toujours ensemble…» Sur les réseaux sociaux, la maman d’Alexia lance régulièrement des appels émouvants à sa fille disparue le 1er février dernier, en sortant du LEPMO de Saint-Trojan, où elle est scolarisée. Autant d’appels de détresse comme des bouteilles jetées à la mer pour tenter de garder espoir en espérant que ces messages arriveront peut-être à cette jeune fille de 15 ans. Peut-être… Car comme le remarque le lieutenant Pierre Thoumelin, commandant de la communauté de brigades de gendarmerie de l’île d’Oléron, «elle s’est volatilisée. C’est incompréhensible.»

Lundi 1er février donc, la gendarmerie est appelée vers 20h pour une disparition inquiétante. Prenant tout de suite conscience de la gravité de la situation des hommes sont déployés sur place, des recherches sont faites pour tenter de géolocaliser le téléphone portable de l’adolescente disparue vers 18h à la sortie de son lycée, et, quelques heures plus tard, un chien pisteur arrive sur place. «Nous avons stoppé les recherches vers 3h/4h du matin et le téléphone étant éteint il est impossible de le localiser.» Dès le lendemain, les recherches reprennent appuyées par un hélicoptère, des plongeurs et d’autres chiens dont un marque à un moment un emplacement. «Mais rien de bien concret, ce qui est franchement inquiétant puisque nous n’avons aucune piste à privilégier.» Alors les gendarmes multiplient les auditions — près de 70 auront lieu — de la famille, des amis, des enseignants et du personnel du foyer Lannelongue. Des perquisitions aussi ont été menées… et rien. Deux jours après la disparition, un appel à témoins national est lancé pour élargir les recherches. «Lorsque nous lançons ce type d’appel, nous savons que nous nous exposons à des appels loufoques, des élucubrations, des personnes qui sont certaines de l’avoir vue à l’autre bout de la France. Nous recevons près de 50 appels par jour et nous les vérifions tous.» L’enquête est dirigée par la section de recherche de Poitiers qui multiplie les actes de procédure pour tenter de comprendre pourquoi cette jeune fille sans histoire, qui vit avec sa maman et son mari et ses frères à Saint-Trojan depuis quelques années, a pu disparaître de la sorte. Son père vit dans la région lyonnaise. «Si elle suivait des cours au sein de ce lycée expérimental qui prône l’autonomie, elle était très encadrée par sa famille et n’avait semble-t-il pas de problème. Mais il est vrai aussi que la gestion particulière de ce lycée, sans réelle  surveillance, ne facilite pas le travail de recherche», reprend le lieutenant. D’autres sources parlent de difficultés comme peuvent en avoir des jeunes filles de cet âge et d’une dispute qui aurait précipité son départ du lycée. Une information non avérée selon la gendarmerie. Sur les réseaux sociaux, c’est surtout une jeune fille souriante, pleine de vie qui apparaît. 

Une information pour enlèvement et séquestration

Après avoir travaillé quelques jours sous le régime de la disparition inquiétante de personne (les gendarmes ont alors tous les pouvoirs de flagrance sans pouvoir mettre des personnes en garde à vue), rapidement une enquête préliminaire pour enlèvement et séquestration a été ouverte. «Le parquet a ouvert une information pour séquestration et enlèvement sans que l’on présage pour autant de cette issue, rassure le lieutenant, mais cela permet d’élargir le cadre des recherches. Aujourd’hui, nous ne privilégions aucune piste.» Et rien n’est laissé au hasard. Ainsi un important dispositif a été déployé le 17 février dernier en forêt avec deux fourgons de l’identité judiciaire et un déploiement exceptionnel de véhicules de gendarmerie dans les rues de Saint-Trojan en fin de soirée. «Des militaires effectuant des recherches en forêt ont trouvé des os et dans ce cas-là il y a un modus operandi avec le déploiement de certaines unités. Au final, il s’agissait d’ossements d’animaux.»

La forêt qui, le 6 février dernier, à l’initiative de l’association des commerçants, a été ratissée de long en large par près de 200 habitants encadrés par les gendarmes. Et rien. Le mystère reste entier. 

Pour appuyer les recherches constantes sur le terrain, la famille d’Alexia a créé un groupe sur les réseaux sociaux et invite les personnes à distribuer des affiches partout en France. Tout est fait pour que sa maman arrête enfin et rapidement son décompte des jours sans sa fille si souriante.

Pour tout renseignement, contacter la gendarmerie au 05 46 47 06 97

 

 

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